Zainab Fasiki utilise son crayon comme une arme de défense des droits des femmes au Maroc, son pays. Celle qui se définit comme "artiviste"militante des droits des femmes victimes de viol dans son pays a eu une rencontre mi-mars avec des étudiants à Casablanca autour d'une campagne contre le viol intitulée #TaAnaMeToo, moi aussi.
Maroc : Zainab Fasiki défend les femmes victimes de viol
Les œuvres de la dessinatrice, Zainab Fasiki ont illustré dans une web-série #TaAnaMeToo, les violences subies par une jeune marocaine de 22 ans, violée pendant des années par son frère. Plusieurs autres victimes ont été illustrées par des animations, car la dénonciation d'un viol peut se traduire par des poursuites pénales.
Récemment on a créé la série "Metoo" "Taana moi aussi parce que c'est un projet qui illustre des vraies histoires de viols de Marocaines, et j'avais tout l'honneur de le faire avec des artistes marocains qui sont très talentueux, femmes et hommes.
Zainab Fasiki, pionnière de la bande dessinée au Maroc compte poursuivre son combat pour la libération de la parole et une reconnaissance de la place des femmes dans la société marocaine.
_#TaAnaMetoo s'inscrit dans tout le projet que nous avons lancé à JAWJAB de libération de la parole féminine, mais libération de la parole féminine ne veut pas dire pour autant visibilité des femmes, je m'explique: ces capsules sont anonymes pour la simple et bonne raison que toutes ces femmes qui ont été victimes de viols craignent de témoigner à visage découvert parce qu'elles ont peur des représailles, explique le producteur de la Web-série _Youssef Ziraoui.
Critiquée dans son pays pour son activisme, la dessinatrice marocaine n'a pas réussi à trouver un éditeur dans son pays pour Hshouma, la première édition de son livre a été publiée à Paris en 2019.
Je suis fière de mon féminisme depuis l'âge de 14 ans, mais je le suis artistiquement dès l’âge de 20 ans je pense, en fait je me considère comme " artiviste" parce que c'est un néologisme qui veut dire être à la fois artiste et activiste et donc je suis contente que l'art est devenu aussi un outil de changement politique et social."
Zainab Fasiki se prépare à une exposition dans un musée d'art contemporain à Tétouan, et enseignera également dans une école des beaux-arts de cette ville du nord du Maroc.