Pertes d'emplois, réductions de salaires et un arrêt quasi-total des investissements, voilà quelques-uns des nombreux défis auxquels les entreprises ont dû faire face durant cette année particulièrement compliquée. George Asante, directeur général du groupe Absa, nous en parle depuis l’Afrique du Sud.
Opportunités d'investissements en Afrique après la pandémie [Interview]
Ignatius Annor : Les investissements sont essentiels pour permettre à une économie de rebondir. A quoi peut-on s'attendre en termes de tendances d’investissements au lendemain de la pandémie ?
George Asante : Je pense que le principal pour le continent se jouera sur la valeur relative. Les investisseurs vont vraiment se demander "que puis-je gagner si j’investis dans des marchés développés ou un autre marché émergent, par rapport au marché africain ?". Donc ça va vraiment se jouer sur une valeur relative. Et ce qui sera très important, à mon avis, est ce qui se passera du côté des marchés développés.
Que va-t-il se passer avec les taux d'intérêt américains ? Vont-ils augmenter ? S'ils augmentent, l'Afrique devra compenser en récompensant les investisseurs pour que leur présence en Afrique en vaille la peine. Il s'agira de savoir comment les gouvernements et les décideurs politiques abordent la question de la viabilité de la dette. Les pays qui s'en sortiront très bien en termes de retour sur investissement seront ceux qui sont entrés dans la crise en position de force, et ceux qui sont capables d'accéder au marché des capitaux et au marché local.
Où pourraient se trouver les opportunités de ces investisseurs ?
Je pense que le secteur privé et les marchés privés vont également offrir de nombreuses opportunités intéressantes, en particulier les marchés qui ont un aspect social. Les opportunités de développement d'infrastructures qui vont émerger avec un angle de bien social seront des opportunités fantastiques pour les investisseurs qui s’intéressent véritablement au continent.
Les investisseurs cherchent-ils à diversifier leurs portefeuilles ? Si oui, pourquoi ?
Les investisseurs disposent encore d'une réserve de liquidités qu'ils souhaitent diversifier en dehors des marchés développés. Rien qu'aux États-Unis, environ 1 400 milliards de dollars sont investis dans des instruments de notation moyenne.
Ils sont à la recherche d'autres nouveaux marchés et l'Afrique offre un marché ouvert à de tels investissements. Ensuite, si l'on considère le terrain local également, les investisseurs tels que les fonds de pension et les gestionnaires d'actifs commencent à prendre conscience d'autres possibilités qui s'offrent à eux, en dehors des investissements continus dans les structures publiques. Puis-je investir dans les fonds négociés en bourse ? Puis-je investir dans des structures liées aux matières premières ? Dans des titres de créance ?
Vous êtes un des sponsors de la Conférence virtuelle sur les Fonds de pensions et les investissements alternatifs en Afrique 2021. Quels seront les sujets abordés ?
On parlera de crypto-investissement, d'investissement sur le marché privé, de l'émergence de l'investissement à moyenne capitalisation à travers le continent, de l'investissement dans les infrastructures menant au bien social.