Le président tunisien Kais Saied a entamé mercredi une visite d'Etat dans la Libye voisine, un partenaire économique de premier plan qui a sombré dans le chaos en 2011, avant de s'engager récemment dans un processus de transition prometteur.
Le président tunisien Kais Saied en visite officielle à Tripoli
Kais Saied a été accueilli ce mercredi à l'aéroport de la capitale Tripoli par le président du Conseil, Mohamed al-Manfi. Le programme officiel prévoit des entretiens entre les deux hommes ainsi qu'avec le Premier ministre de transition Abdelhamid Dbeibah , qui a officiellement pris ses fonctions lundi après avoir prêté serment.
Le nouveau gouvernement s'est installé mardi à Tripoli. Il est chargé d'unifier les institutions en vue d'élections prévues en décembre . Cet exécutif est né d'un processus onusien lancé en novembre à Tunis et mis sur orbite en février à Genève, avant d'obtenir le 10 mars un vote de confiance "historique" du Parlement.
Le président tunisien , qui n'a effectué qu'une poignée de déplacements officiels depuis son élection en octobre 2019, a annoncé sa visite dès le lendemain de l'investiture du nouveau gouvernement, signe de l'importance accordée à ce voisin et partenaire majeur.
Dernière visite tunisienne en 2012
La dernière visite d'un chef d'Etat tunisien en Libye remontait à 2012, un an après la révolte qui a provoqué la chute du régime de Mouammar Kadhafi , suivie par une longue période d'instabilité et de divisions. Le déplacement est annoncé comme "purement politique" , selon la présidence tunisienne, alors que les milieux économiques réclament de longue date une relance des échanges commerciaux. Selon la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale, organisme de l'ONU, la crise libyenne a coûté à la Tunisie 24% de sa croissance économique entre 2011 et 2015.
Outre les conséquences économiques, la situation libyenne a eu un impact sécuritaire majeur, d'où l'attention particulière portée par Tunis à la transition libyenne. La plupart des principales attaques terroristes ayant frappé la Tunisie ces dernières années ont été préparées depuis des bases arrière en Libye.