Idriss Déby a annoncé le déploiement de 1 200 soldats supplémentaires dans la zone des "trois frontières" . Mais la lutte contre les groupes djihadistes devra être accompagnée de financements pour le président tchadien.
G5 Sahel : le Tchad déploie 1 200 soldats de plus au Mali
Alors que les participants du 7e sommet du G5 Sahel se réunissent pour un deuxième jour, l' appel de soutien lancé par le Tchad à la communauté internationale a résonné à N'Djamena. " Notre volonté partagée de vaincre au plus vite le terrorisme dans le Sahel doit s’accommoder d'un réel engagement. Ce terrain de mobilisation des États du G5 Sahel doit être soutenu et renforcé par l'ensemble de la communauté internationale ", a déclaré lundi le président tchadien Idriss Déby.
Un engagement financier pour soutenir un effort militaire incapable de vaincre à lui seul les groupes djihadistes. Car malgré les succès de la Force Barkhane dans la dernière année et les 1 500 terroristes neutralisés par la force anti-djihadiste , le niveau d'insécurité reste très élevé. Pour la première fois, plus de civils ont été tués dans la dernière année par des forces de sécurité que par des groupes armés.
" On est très loin d'une victoire majeure sur le terrain. Le Niger, le Mali, le Burkina Faso, ces trois pays sont attaqués quotidiennement, que ce soit des attaques sur des civils ou des militaires. Donc ces projets de développements pourraient aider dans le combat contre les insurgés, puisque, comme l'a dit le Président Idriss Déby, ceux-ci permettront de combattre la pauvreté, terreau du terrorisme selon lui ", rappelle le journaliste d' Africanews Tancrède Chambraud, dans une interview donnée à la chaîne soeur Euronews .
Passer le témoin au Sahel
Dans la soirée le président tchadien a annoncé le déploiement de 1 200 soldats dans la zone des trois frontières, un territoire partagé entre le Niger , le Burkina Faso et le Mali , dans lequel la force Barkhane patrouille quasi-quotidiennement. Un renfort annoncé il y a un an lors du sommet de Pau aujourd'hui concrétisé, bienvenu pour la force Barkhane qui cherche à réduire ses effectifs dans la zone et à transférer la tâche de la lutte anti-djihadiste à ses alliés sahéliens.
Un an après le sommet de Pau , qui avait débouché sur l'envoi de 600 soldats français supplémentaires dans la zone des "trois frontières" , poussant ainsi le nombre de militaires français présents au Sahel à 5 100, les autorités françaises souhaite s'appuyer sur les armées nationales des pays membres du G5 Sahel.
Un retour de ses 600 militaires était encore étudié il y a quelques semaines, mais le président français Emmanuel Macron s'est voulu rassurant, affirmant que " des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu, mais n'interviendront pas dans l'immédiat ". Un retrait massif serait, selon le président français, "une erreur" . La France compte beaucoup sur la mise en place de la Task Force Takuba et l'arrivée du contingent suédois en renfort pour infliger des défaites supplémentaires aux groupes liés à Al-Qaïda comme le Groupe de Soutien à l'Islam (GSIM).