La Banque centrale du Nigeria (CBN) a demandé vendredi aux banques de fermer les comptes utilisant des cryptomonnaies, rappelant qu'elles ne sont pas autorisées dans le pays où leurs utilisateurs sont pourtant parmi les plus nombreux au monde.
Nigeria : la Banque centrale interdit les comptes de cryptomonnaies
Dans une note publiée sur son site internet, la CBN "rappelle aux institutions financières qu'utiliser des cryptomonnaies ou faciliter les paiements impliquant celles-ci est interdit" au Nigeria et leur demande "d'identifier les personnes ou entités utilisant des cryptomonnaies" afin "de fermer immédiatement leurs comptes" . Des violations de cette directive "entraîneront de sévères sanctions" , a ajouté la CBN.
En 2017, le Nigeria avait affirmé que les monnaies virtuelles n'étaient pas légales dans le pays, mais cette annonce n'avait pas empêché une partie de ses habitants d'investir massivement dans ces monnaies, jusqu'ici tolérées. Ce pays compte l'un des plus grands nombres d'utilisateurs de cryptomonnaies au monde, selon le cabinet Chainalysis .
Avec la crise économique déclenchée par la chute des prix du pétrole en 2016, puis aggravée par la pandémie de coronavirus, de nombreux Nigérians voient dans le bitcoin une monnaie refuge. La jeunesse du pays le plus peuplé d'Afrique est aussi connue pour son dynamisme, notamment dans le secteur des nouvelles technologies , et de nombreuses start-up utilisant ces monnaies sont nées ces dernières années.
En octobre dernier, les cryptomonnaies avaient également été utilisées pour lever des fonds afin de soutenir le mouvement de contestation de la jeunesse contre les violences policières, appelé #Endsars . Le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, avait même partagé cet appel aux dons de bitcoins pour soutenir les manifestations qui réclamaient le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale antivols (SARS), accusée d'exactions.
Vendredi après-midi, l’hashtag #Crypto était le plus partagé sur le Twitter nigérian. Plusieurs figures du mouvement #EndSars dénonçaient sur le réseau social un nouveau coup porté par le gouvernement nigérian à la jeunesse du pays.