Début d’enquête au Cameroun au lendemain d’un accident qui a fait des dizaines de morts dans l’ouest du pays. Mercredi matin, 53 personnes sont décédées dans une collision entre un autobus de passagers et une camionnette transportant du carburant, dans une zone réputée pour ses nombreux virages et ravins.
Cameroun : enquête ouverte sur l'accident d'autobus à Dschang
Un car de 70 places de la compagnie Menoua Voyages a percuté une camionnette qui roulait en sens inverse en plein milieu de la nuit au lieu-dit Falaise de Dschang, une zone réputée dangereuse pour les conducteurs. Au moins 53 personnes ont péri dans l'incendie des deux véhicules et plusieurs blessés très graves sont également à déplorer, dont deux très jeunes enfants et un bébé de quatre mois.
"Les morts ne sont pas identifiés, ils sont tous calcinés" , a déclaré lors d'un point presse Awa Fonka Augustine , gouverneur de la région de l'Ouest, évoquant également 29 blessés "très graves avec des brûlures" . Le gouverneur a ajouté que la collision pouvait "être dû au brouillard" et que la camionnette avait "un défaut de freinage" , selon les premiers constats. Dans un communiqué publié dans l'après-midi, il a également affirmé que ce véhicule transportait "du carburant frelaté" , donc de contrebande.
Série de négligences
L’ONG de prévention routière Sécuroute évoque une "série de négligences" , notamment une légèreté des forces de l’ordre aux points de contrôle de la falaise de Dschang et un excès de vitesse de la camionnette . "Le camion qui transportait du carburant n'était pas habilité à le faire" , avance Manfred Missimikin. "De plus, lorsque nous analysons la violence du choc et les images de l'accident, il est évident que ce camion était en excès de vitesse."
La presse camerounaise s’interroge pour sa part sur le manque d’équipements des sapeurs-pompiers de la commune, qui n’ont pu intervenir pour sauver des vies. Selon certaines sources, le camion de carburant était escorté par un gendarme et un douanier, qui auraient pris la fuite après l’accident.
Le ministre des Transports a déclaré ouvrir une enquête, tout en remettant en cause les voyages de nuit. "Ce malheureux accident qui s'est produit dans la nuit, remet en exergue la problématique des voyages de nuit qu'affectionnent certaines compagnies de transport interurbain de personnes, et la nécessité de leur encadrement" , a estimé Jean Ernest Ngallè Bibéhé dans un communiqué.Il a fait savoir qu' "une enquête a été ouverte qui permettra d'établir les responsabilités des uns et des autres et de prendre les mesures appropriées" .
Fin décembre, au moins 37 personnes, dont dix femmes et quatre enfants , avaient été tuées dans un autre accident de bus au Cameroun. Le ministre avait suspendu un mois la compagnie impliquée.