Le verdict de la Cour Constitutionnelle ne change pas la donne en République Centrafricaine. La réélection du président sortant ne fait toujours pas l’unanimité. Elle a été une nouvelle fois rejetée par l’opposition.
La réélection de Faustin Archange Touadéra toujours contestée
Les 15 partis d’opposition du pays ont réaffirmé leur position mardi. La coalition de l'opposition démocratique (COD-2020) "ne reconnaît pas la réélection" de Touadéra "déclaré vainqueur avec seulement 17 % du corps électoral" et dénonce d'"innombrables fraudes et irrégularités".
Pour ses adversaires, " les élections groupées du 27 décembre 2020 ne sont qu'une mascarade et ne reflètent nullement l'expression de la volonté du peuple centrafricain ". La légitimité du président réélu est remise en cause par le faible taux de participation : un peu plus de 35 % selon les chiffres de la Cour Constitutionnelle. Deux électeurs inscrits sur trois n'ont pu voter lors des élections présidentielle et législatives, en raison de l'insécurité.
Les plus puissants des groupes armés centrafricains, qui contrôlent deux tiers du territoire, ont lancé une nouvelle offensive une semaine avant le scrutin.
Les candidats d'opposition avaient déposé plusieurs recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester les résultats. Cette dernière a bien annulé ou redressé les résultats de certains bureaux de vote pour des irrégularités, mais a jugé lundi que "compte tenu de l'ampleur de l'écart des voix", leur impact "n'a pas pu inverser les résultats".
Une décision dénoncée par les opposants, pour qui, "La Cour constitutionnelle, au lieu de dire le droit, a rendu une décision sur la base de motivations politiques".
Pour sa première sortie après la validation de sa victoire, ‘’Le chef de l'État a appelé à la réconciliation nationale et déclaré tendre la main à l'opposition démocratique’’. Alors que le pays est toujours sous la menace des groupes rebelles. Deux casques bleus ont été tuées dans une attaque lundi.