Le principal opposant malien Soumaïla Cissé, qui avait été retenu en otage pendant six mois par des djihadistes, est décédé ce vendredi en France du coronavirus.
Mali : le chef de l'opposition Soumaïla Cissé, décède de la Covid-19
En octobre dernier, Soumaïla Cissé apparaissait fatigué mais libre et soulagé sur le tarmac de l'aéroport de Bamako. Il venait de passer six mois en captivité aux mains des djihadistes. Les images de sa libération sonneront sa dernière apparition publique.
Le leader de l'opposition malienne est décédé ce vendredi à Paris où il était hospitalisé après avoir contracté le virus de la Covid-19. Il s'est éteint ce vendredi à 71 ans a-t-on appris auprès de sa famille et de son parti l’Union pour la république et la démocratie (URD). « Je confirme la terrible nouvelle. Il est mort. Son épouse, qui est en France, me l’a confirmé », a déclaré à l’AFP un proche du de son parti.
Plusieurs fois ministre et candidat à trois reprises à la présidentielle
Cet ingénieur-informaticien de formation avait collaboré avec de grands groupes français avant de rentrer au Mali pour lancer sa carrière politique.
L'ancien chef de l'opposition parlementaire a été plusieurs fois ministre (notamment des finances) entre 1993 et 2002 et occupé le poste de président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) de 2004 à 2011.
Il s'était présenté à trois reprises reprises à l'élection présidentielle . Aux scrutins de 2013 et de 2018, il s'était incliné face à Ibrahim Boubacar Keïta , renversé le 18 août dernier lors d'un coup d'Etat orchestré par la junte.
Une année 2020 terrible
Malgré ses échecs, Soumaïla Cissé restait un personnage politique influent. Il avait été enlevé le 25 mars 2020 alors qu'il menait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou.Il avait finalement retrouvé la liberté en même temps que la Française Sophie Pétronin et deux Italiens, en échange de 200 détenus relâchés à la demande des groupes djihadistes.
"Je n'ai subi aucune violence, ni physique, ni verbale" , avait-il déclaré après sa libération. L'une de ses dernières interventions avant d'être emporté par le coronavirus.