Le nouveau musée de Berlin fait polémique

Le complexe muséal abrite des objets d'art coloniaux alors que le débat s'intensifie autour du retour des trésors pillés à l'étranger.   -  
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Inauguré le 16 décembre, le tout nouveau Musée de Berlin dédié aux cultures non-européennes cristallise les opinions.

Consacré aux collections des frères Humboldt, le Musée est situé dans une reconstruction de château prussien. Plusieurs commissaires d'exposition et conservateurs demandaient toutefois la restitution des œuvres issues de l'ex-empire colonial allemand.

Celui-ci comprenait l a Namibie, le Cameroun, le Togo, le Rwanda, la Tanzanie et le Burundi, avant d'êtredémantelé par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale : le Royaume-Uni, la Belgique et la France. Ces forces coloniales se sont ensuite partagés les territoires africains.

Malgré sa courte histoire coloniale, l'Allemagne détient près de 20 000 objets d'Afrique, d'Asie et d'Océanie. Pour plusieurs, ce musée serait est un signe de mépris vis-à-vis des anciennes populations de l'empire colonial allemand. Des signataires rappellent les génocides perpétrés par l'Allemagne impériale contre les peuples Héréros et Namas en 1904.

Pour Hartmut Dorgerloh , Directeur général de ce musée, celui-ci mettrait en valeur la culture mondiale et promouvoir la diversité dans l'Allemagne réunifiée. "Bien sûr, il s'agit aussi de thèmes difficiles et complexes comme le colonialisme et son impact jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit aussi de l'avenir des collections ethnologiques. Ici, nous allons discuter et débattre de ce sujet. Mais notre principe de base est le suivant : nous ne voulons pas parler des autres, nous voulons discuter avec eux et c'est pourquoi nous avons besoin de toute urgence d'un lieu comme le Forum Humboldt."

Ce musée est inauguré dans une période où des voix s'élèvent à travers le continent africain pour exiger le retour des œuvres coloniales. Dans la poussée du mouvement B** lack Lives Matter,** plusieurs monuments coloniaux ont été déboulonnés en Afrique comme en Europe, pour marquer la fin d'une époque coloniale.

"Ils ont travaillé avec des communautés, avec des individus pour parvenir à une co-création, une co-exposition, une co-recherche et pour examiner les questions de provenance du matériel qui est contesté pour qu'en fin de compte nous puissions commencer à traiter des questions difficiles de l'histoire" , déclare George OKello Abungu , ex-directeur général du musée du Kenya.

Une semaine avant cette inauguration, l'ambassadeur du Nigeria en Allemagne Yusuf Tuggar réclamait le retour dans son pays de "Bronzes du Bénin ", dont environ 180 doivent être exposés au musée quand le déménagement de toutes les œuvres sera achevé, fin 2021.

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