Plus de trois millions de Yéménites se retrouvent privés de leurs droits. La raison, leur couleur de peau. Les Akdhams ( al-Muhamasheen en arabe) n'ont droit à aucun service public et ne peuvent espérer une reconnaissance de leurs droits.
Les Akdhams, ces noirs marginalisés du Yémen
" Je donne à mes enfants le déjeuner et le dîner une seule fois l'après-midi. Je vais toujours chercher de la nourriture et je demande aux gens. Parfois, mon mari est payé pour le travail qu'il fait, et parfois non. Il apporte souvent un kilo de farine, et par moment il n'apporte rien. J'ai cuisiné hier après-midi et j'ai gardé le peu que nous avions pour aujourd'hui. Nous nous endormons le ventre vide très souvent. Il n'y a pas d'eau et on passe toute la journée à en chercher", déclare une mère désespérée.
Si le cas de cette minorité n'attire pas l'attention, c'est surtout dû au faible taux de médiatisation de leur situation. Les Akdhams, (al-Muhamasheen en arabe) n'ont pas de représentants dans les médias. Les Akdhams comme on les appelle, vivent dans des bidonvilles aux bords de grandes villes, après avoir été chassés par la guerre.
L'origine des Akdhams est confuse. Ces marginalisés viendraient d'Afrique. Des Éthiopiens chrétiens, ce qui renforcerait davantage les discriminations fondées sur l'appartenance tribale, régionale ou confessionnelle.
Les Akdhams comptent parmi les plus pauvres dans le pays le plus pauvre du monde arabe, ravagé par plus de cinq ans de conflit.