Alors que les ghanéens se rendront aux urnes le 7 décembre, beaucoup ce jouera ce jour là au Ghana. Le président Nana Akufo-Addo compte sur son bilan pour décrocher une réélection. Mais son principal adversaire, l'ancien président John Mahama, aspire lui à un retour en force. Emmanuel Akwetey, directeur exécutif de l'Institut de la gouvernance démocratique et Kojo Asante, directeur des plaidoyers du Centre pour le Développement Démocratique ont répondu au questions d'Africanews.
Ghana : quels enjeux pour la présidentielle ?
Ignatius Annor: Dr. Akwetey, je me permets de commencer par vous pour aborder l'état de préparation de la Commission électorale qui a dû mettre à jour les listes électorales, quelques mois avant les élections générales, ce qui a provoqué un certain tumulte dans le pays.
Dr Emmanuel Akwetey: En termes d'efficacité, de compilation du registre et de suivi des procédures, c’est la première fois que la commission publie la liste des électeurs sur son site web, bien qu'elle ait dû la retirer pour le moment. Donc, je pense qu’elle est convaincue d'avoir tout fait à temps. Apparemment, la commission a distribué les bulletins de vote et tout le matériel nécessaire.
Ignatius Annor: M. Asante, quels sont les enjeux majeurs de ce scrutin, alors qu'un ancien président tente de revenir aux manettes du pays ?
Kojo Asante: C’est une question de bilan. Les deux partis ont dominé la Quatrième République et ont tous les deux étés suffisamment au pouvoir pour que les citoyens puissent comparer leurs résultats. Au final, il s'agira vraiment de savoir en qui la population a confiance pour tenir les promesses qui ont été faites.
Ignatius Annor: Douze candidats sont en lice, mais avec quand même deux favoris. Quelles chances ont le président actuel, et l'ancien président et chef du parti d'opposition dans cette élection ?
Dr Emmanuel Akwetey: Dans la Quatrième République, la tendance est que le président élu obtient généralement deux mandats. Les élections de 2012 ont constitué la première tentative de renverser le gouvernement du Congrès Démocratique National, celles remportées par John Mahama, avant d’aller devant les tribunaux. L’arbitrage avait nécessité huit mois. Cette première tentative de mandat unique n'a pas fonctionné. Ce pourrait être la dernière campagne électorale des deux présidents avant qu’ils ne se retirent au profit de la relève. Bien que le président Mahama soit plus jeune, il aura reçu trois possibilités mandats. En 2012, en 2016 et maintenant en 2020. Qu'il obtienne ou non un quatrième mandat en 2024 dépendra de nombreux facteurs.
Ignatius Annor: Qu'espérez-vous voir le 7 décembre et après les élections ?
Kojo Asante: Ce qui nous préoccupe, c’est la région de la Volta, qui est le fief de l'opposition. Pas nécessairement parce qu'il s'agit du bastion de l'opposition, mais surtout à cause des activités sécessionnistes auxquelles nous sommes maintenant confrontés, et les efforts déployés par les services de sécurité dans la zone. Nous recevons déjà un retour de bâton de la part des chefs de la région.