UA : Buyoya démissionne pour "laver son honneur"

Pierre Buyoya   -  
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Salvatore Di Nolfi/AP

L'ancien président du Burundi, Pierre Buyoya , a dit mercredi à Bamako avoir démissionné de son plein gré du poste de haut représentant de l'Union africaine au Mali pour " laver (son) honneur " après sa condamnation à perpétuité dans son pays.

Pierre Buyoya , 71 ans, envoyé depuis 2012 de l'Union Africaine au Mali et au Sahel,  en proie à la propagation djihadiste et aux violences, a dit devant la presse ne pas savoir où il allait s'établir, à défaut de pouvoir rentrer au Burundi.

A la tête du Burundi de 1987 à 1993 puis de 1996 à 2003, il a été condamné en octobre dernier à la prison à perpétuité dans son pays pour l'assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye . Il a de nouveau dénoncé mercredi une " parodie de justice" et exprimé son intention de faire appel devant les juridictions nationales et internationales.

Sa démission avait été rendue publique mardi. Elle a été acceptée par l'UA , ont déclaré deux hauts responsables sous couvert d'anonymat.  " J'ai démissionné de mon propre gré parce que, pour exercer les fonctions qui sont les miennes, il faut avoir ses capacités entières au niveau physique, au niveau moral ", a-t-il répondu aux journalistes qui lui demandaient si l'UA l'avait pressé de quitter ses fonctions.

" Les gens de notre âge, ce qui nous reste à vendre, c'est notre expérience et notre prestige et notre honneur, et quand cela est quelque part attaqué, il faut en tirer les conclusions ", a-t-il déclaré, rappelant qu'il avait affirmé plus tôt que cette accusation pourrait gêner l'organisation panafricaine.

Pierre Buyoya emploiera " tous les moyens possibles pour faire triompher la vérité ", sans savoir encore où. "J e me battrai à partir de l'endroit où je pense qu'il est plus efficace de le faire( mais) je n'ai pas choisi un pays pour mon asile politique ", a-t-il déclaré.

A ce jour, l' Union Africaine n'a jamais fait le moindre commentaire sur la condamnation prononcée le 20 octobre par la justice burundaise contre lui et une vingtaine de ses proches.

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