La population du Tigré continue de fuir en masse vers le Soudan alors que le gouvernement éthiopien s'apprête à lancer l'assaut final sur la capitale Mekele tenue par le Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF). "Nous étions dans une région sûre", raconte Filimon, un éthiopien d'une vingtaine d'années qui a dû tout abandonner pour fuir les combats. Certains travaillaient, d'autres étudiaient et parvenaient même à aider leur famille. Et voilà que nous sommes devenus en quelques jours des réfugiés. On ne s'attendait vraiment pas à ça. "
L'exode de la population du Tigré s'intensifie vers le Soudan
Un peu plus loin, une jeune femme raconte son calvaire : "on manque de tout, d"eau et de nourritures. Les personnes âgées sont les premières victimes. M a mère qui est diabétique est tombée malade. Après avoir marché des heures, elle a fini par s'écrouler sur la route".
Un exil qui devrait encore s'intensifier
Au Soudan, les familles éthiopiennes sont prises tant bien que mal en charge par les organisations humanitaires internationales : Mamoun Abuarqub, coordinateur d'urgence du HCR, avoue à demi-mot être dépassé par cet afflux de personnes en situation de détresse : "on est chaque jour face à un immense défi. Il faut essayer de trouver un refuge pour tous ces gens. Notre mission est complexe car le camp de Um Raquba, dans l'état de Gedaref, se situe à plus de 15 heures de bus. " L'exil de la population pourrait encore s’accélérer dans les prochaines heures avec la fin de l'ultimatum ce mercredi. Le chef du gouvernement éthiopien, Abiy Ahmed a d'ores et déjà rejeté toute tentative de médiation dans le conflit face au TPLF.