Alassane Ouattara : "Il n'y aura pas de transition en Côte d'Ivoire !"

Alassane Ouattara, à Abidjan, le 31 octobre 2020.   -  
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Le président ivoirien Alassane Ouattara, réélu pour un troisième mandat controversé, a raillé mardi une opposition de "salon", assurant qu'il n'y aurait "pas de transition", mais l'invitant aussi au dialogue. " Tous ceux qui se font des idées sur une transition, ils peuvent toujours rêver, il n'y aura pas de transition ! " a lancé le président Ouattara lors d'un conseil politique de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), à Abidjan.

Réélu à la présidentielle du 31 octobre avec 94,27% des voix ("comme diraient certains, un score stalinien", a noté M. Ouattara qui n'hésite pas à manier l'humour dans ses prises de parole), le chef de l'Etat a ironisé : "D'où vient cette idée de transition ? Trois ans avant on sait qu'il y a une élection, on s'assoit dans son salon et puis on dit qu'il y a une transition".

Ne reconnaissant pas la réélection de M. Ouattara, car jugeant un troisième mandat inconstitutionnel, des dirigeants de l'opposition, qui a boycotté le scrutin, ont proclamé un " Conseil national de transition ".

Après plusieurs jours de tensions, marqués par l'arrestation de plusieurs leaders de l'opposition, un dialogue a cependant débuté avec une rencontre le 11 novembre entre M. Ouattara et le chef de l'opposition, l'ex-président Henri Konan Bédié.

Tout en se disant " révolté " par les "87 morts" (le gouvernement en avait décompté 85 jusque là) causés par des affrontements pendant la période électorale, ainsi que par le fait que près d'un million et demi d'Ivoiriens n'aient pas pu voter en raison des actions de " désobéissance civile " lancées par l'opposition, M. Ouattara a invité au " pardon mutuel et à la tolérance ".

" Il faut qu'on se parle, il faut arrêter ça ", a-t-il dit. "Nous devons continuer à vivre ensemble dans la paix", a-t-il insisté.

Vendredi l'opposition avait exigé des "actes d'apaisement" du pouvoir comme "préalable" à tout dialogue politique, pour tenter de mettre fin aux violences électorales.

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