Des manifestants musulmans défilent et brûlent le drapeau français dans la capitale somalienne Mogadiscio.
Mogadiscio s'enflamme contre les déclarations du président français
Mercredi, des centaines de Somaliens ont protesté dans les rues de la capitale, contre les propos du président français Emmanuel Macron.
Le chef d'Etat a défendu des caricatures publiées dans le magazine satirique Charlie Hebdo et considérées par certains comme étant insultantes pour le prophète Mahomet.
Un sujet qui remis en lumière depuis l'assassinat de Samuel Paty, instituteur parisien décapité par un islamiste radical la semaine dernière, pour avoir montré les caricatures à sa classe.
Les manifestants ont exhorté les musulmans du monde entier à s'unir dans un boycott des produits français pour protester contre les propos du président français.
Ce n'est pas la première fois que des caricatures du prophète rendues publiques provoquent la colère des croyants a l'échelle mondiale.
La publication en 2005 par un journal danois de dessins controversés représentant le prophète Mahomet n'était que le début de l'indignation dans le monde musulman.
Mais aujourd’hui c'est la France qui est sous le coup d'une vague de colère de la part des musulmans du monde.
En novembre 2011, un incendie criminel vise le siège de Charlie Hebdo, en réponse à son édition rebaptisée "Charia (Sharia) Hebdo" avec le prophète caricaturé en couverture.
Puis le 7 janvier 2015, deux djihadistes français tuent douze personnes, dont cinq artistes, dans les locaux de l'hebdomadaire. Les agresseurs sont abattus par la police lors de leur troisième jour de fuite.
La publication, une semaine plus tard, d'une édition de Charlie Hebdo comportant un dessin du prophète en couverture, provoque de violentes manifestations dans le monde musulman, au cours desquelles dix personnes meurent au Niger.
En septembre 2020, alors que s'ouvre le procès des complices présumés de l'attentat de 2015 contre Charlie Hebdo, le journal réédite les caricatures, à la grande colère de plusieurs États musulmans. Al-Qaïda menace à nouveau d'attaquer sa rédaction.
Trois semaines après le début du procès, un homme armé d'un couteau blesse gravement deux personnes devant les anciens bureaux de Charlie Hebdo.
Le 16 octobre, Samuel Paty, un enseignant français, est décapité par un extrémiste tchétchène dans la banlieue parisienne après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'une leçon sur la liberté d'expression.
Le président Emmanuel Macron réagit en prenant la défense passionnée de la liberté d'expression, en promettant que le pays "n'abandonnera pas les caricatures".
Cette déclaration, et le dévoilement par Macron d'un plan de défense des valeurs laïques de la France contre une tendance au "séparatisme islamiste", suscitent une réaction de colère de la part du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il déclare que les musulmans d'Europe font l'objet d'une "campagne de lynchage" et appelle au boycott des produits français. Dans plusieurs pays du Golfe, les produits français ont été retirés des rayons.
Macron est vilipendé par les manifestants au Bangladesh, au Pakistan, dans les zones rebelles en Syrie, dans la bande de Gaza et en Libye.