L'opposition malienne a réuni mardi à Bamako des milliers de personnes qui ont à nouveau réclamé la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, malgré les appels à une issue négociée à la crise qui ébranle le Mali en proie en outre aux attaques jihadistes.
Nouvelle mobilisation de milliers de personnes pour la démission du président Keïta
Les appels au dialogue de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et la pluie n'ont pas découragé les opposants, rassemblés au son des vuvuzelas au centre de Bamako.
Deux mois après le début des manifestations, le mot d'ordre est le même: "Notre objectif est la démission d'IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) et de son régime", selon Issa Kaou Djim, le coordinateur de la plate-forme (CMAS) de soutien à l'imam Mahmoud Dicko, figure de proue du mouvement de contestation.
Les pancartes brandies par les manifestants visaient le président Keïta, au pouvoir depuis 2013, mais aussi son Premier ministre Boubou Cissé, selon des correspondants de l'AFP. C'est la première manifestation contre le pouvoir depuis la trêve annoncée le 21 juillet par l'opposition pour la fête musulmane de l'Aïd al-Adha.
Dix jours plus tôt, une manifestation à l'appel de l'opposition avait dégénéré en un weekend de troubles meurtriers, les plus graves à Bamako depuis le coup d'Etat de 2012.
Ces violences on exacerbé les tensions dans ce pays meurtri par des années de violences jihadistes et intercommunautaires et frappé par le coronavirus.
La crise actuelle, qui fait craindre à la communauté internationale que le Mali s'enfonce dans le chaos, a vu le jour début juin, après l'invalidation d'une trentaine de résultats des législatives de mars-avril par la Cour constitutionnelle, dont les membres ont depuis lors été remplacés.
Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l'apparition en 2015 d'un groupe jihadiste dirigé par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a rejoint le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel, affiliée à Al-Qaïda, dès sa création en 2017.
Ces violences jihadistes se sont étendues aux pays voisins, Niger et Burkina Faso.