Crise politique en RDC : Tshisekedi met en garde le camp de Joseph Kabila

En pleine crise politique, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a fermement mis en garde lundi soir ses partenaires de la coalition au pouvoir, les forces politiques de son prédécesseur Joseph Kabila, majoritaires au Parlement.

Le chef de l’Etat a déclaré qu’“aucune majorité politique ou parlementaire, d’où qu’elle vienne, ne peut outrepasser les principes fondateurs de la République” dans une allocution télévisée à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du 30 juin 1960.

Le président de la République issu de l’opposition a laissé entendre qu’il n’accepterait “sous aucun prétexte” une réforme du statut des magistrats très controversée que les députés pro-Kabila veulent faire adopter à l’Assemblée où ils ont la majorité.

“Je n’accepterai sous aucun prétexte des réformes dans ce secteur qui, par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux régissant la justice”, a-t-il prévenu.

Le chef de l’Etat “estime que les réformes dans ce secteur doivent être dictées, non par le souci d’assurer la protection d’une personne ou d’un groupe de personnes, mais plutôt par le souci d’apporter plus d’efficacité au fonctionnement de la justice”.

Deux députés du Front commun pour le Congo (FCC, le parti de M. Kabila) défendent trois propositions de loi sur le statut des magistrats et l’organisation des juridictions.

Le parti de M. Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a dénoncé un danger pour “l’indépendance de la magistrature”. La Conférence épiscopale et l’ambassade des Etats-Unis se sont également inquiétées pour l’indépendance de la justice.

Ces trois propositions de loi ont provoqué une crise au sein de l’exécutif, où le Premier ministre et la majorité des ministres sont des membres du FCC de M. Kabila.

Samedi, le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende (FCC) a été brièvement arrêté et entendu par le Parquet.

Cette arrestation serait liée à un accrochage la veille en Conseil des ministres avec le chef de l’Etat, qui lui a reproché d’avoir transmis à l’Assemblée les avis du gouvernement sur les trois propositions de loi, sans consulter personne.

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