Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Gedu Andargachew, vient de rejeter l’appel de l‘Égypte à soumettre au Conseil de sécurité des Nations Unies le différend concernant la construction par Addis-Abeba d’un gigantesque barrage sur le Nil.
Éthopie - Égypte : tension autour du projet d'un barrage sur le Nil
Le projet de 4,6 milliards de dollars, sur le Nil bleu en Éthiopie, créerait le barrage hydroélectrique le plus puissant d’Afrique. Mais l‘Égypte le considère ce projet comme une menace potentiellement existentielle.
“Le problème du barrage peut être résolu ici au lieu de le porter au Conseil de sécurité de l’ONU. Nous pensons que ce n’est pas le mandat du Conseil de sécurité. Ce projet est un projet de développement. Le précédent que cela créerait pour le monde est très mauvais. Ce ne sera pas non plus son mandat (du Conseil de sécurité). Cela peut également être considéré comme une ingérence dans les activités pacifiques d’une nation souveraine. Il n’est donc pas juste de le faire”, indique Gedu Andargachew.
Le ministre éthiopien des Affaires étrangères rejette en bloc toutes les critiques égyptiennes. Pour M. Andargachew, Le Caire surfe sur la peur et la surenchère sur ce qu’il considère comme un projet de développement.
“Ce qu’ils (les Égyptiens) font maintenant à propos de la question (du barrage) n’est pas proportionnel, même à des fins de propagande, sans parler de la guerre et des conflits. Ils outrepassent les limites. (...) La réalité est différente. J’ai remarqué qu’ils essaient parfois de faire peur. En vérité, s’ils pensent ainsi, leur problème n’est pas avec le Nil bleu (barrage), c’est avec un pays appelé l‘Éthiopie. À moins qu’il ne s’agisse d’un désir de guerre, le barrage encourage en fait le développement, la fraternité et la création de liens”.
Pour le moment, il y a comme un dialogue de sourds entre Le Caire et Addis-Abeba au sujet du barrage de la renaissance éthiopienne.