Pressée par Washington d’accepter une enquête indépendante sur son président Akinwumi Adesina accusé de prévarication, la Banque africaine de développement (BAD) a fait savoir jeudi qu’elle n’avait pour l’heure pris “aucune décision” dans ce dossier.
Accusations de prévarication : la BAD temporise malgré l'appel Washington
Mardi, le bureau du Conseil des gouverneurs de la BAD a tenu une réunion “pour examiner l’affaire découlant d’une plainte de lanceurs d’alerte contre le président de la BAD”, explique dans un communiqué la présidente du Conseil Nialé Kaba, également ministre ivoirienne du Plan et du développement.
“Aucune décision n’a été prise tel que faussement véhiculé par certains médias”, déclare-t-elle sans plus de détail.
Des médias avaient annoncé mercredi que le conseil des gouverneurs avait accepté la demande d’enquête “approfondie” et “indépendante” formulée par le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin le 22 mai, sur les accusations portées contre M. Adesina par un groupe de “lanceurs d’alerte”, telles que “comportement contraire à l‘éthique, enrichissement personnel et favoritisme”.
M. Adesina a clamé son “innocence” dans un communiqué mercredi et a affirmé qu’il allait “continuer à travailler”.
“En aucun cas, il n’a été demandé au président (Adesina) de démissionner”, précise Mme Kaba, alors que certains médias avaient évoqué une possible “mise en retrait”.
Mme Kaba précise aussi avoir “reçu des lettres de certains (Etats) actionnaires (de la BAD) exprimant des points de vue différents” sur cette affaire.
Economiste spécialiste du développement et ancien ministre de l’Agriculture du Nigeria, Akinwumi Adesina, 60 ans, est actuellement le seul candidat pour un second mandat de cinq ans à la tête de l’institution panafricaine de développement. L‘élection doit se tenir fin août. Mais sa position apparaît désormais intenable et sa réélection compromise, selon les observateurs.
Le secrétaire américain au Trésor avait exprimé dans sa lettre ses “sérieuses réserves” sur l’enquête interne menée par la BAD qui l’avait conduit début mai à disculper totalement M. Adesina, mis en cause depuis le début de l’année par les “lanceurs d’alerte”.
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AFP