La République démocratique du Congo a annoncé vendredi la non-reconduction du très controversé contrat passé avec une société belge pour la fabrication des passeports biométriques congolais, qui faisait l’objet d’une enquête à Bruxelles et mobilisait des ONG anti-corruption à Kinshasa.
RDC – Passeports biométriques : le controversé contrat ne sera pas reconduit (présidence)
Le contrat passé en 2015 avec la société belge Selmex “ne sera pas reconduit en juin prochain”, a annoncé la présidence.
“La position de la RDC a déjà été clairement affirmée par la ministre d‘État aux Affaires étrangères”, a ajouté dans un tweet le porte-parole du président Félix Tshisekedi, Kasongo Mwema Yamba Y’amba.
Le contrat de Semlex pour les passeports congolais ne sera pas reconduit en juin prochain. La position de la RDC a déjà été clairement affirmée par Mme la Ministre d’Etat aux AE.— Kasongo Mwema Yamba Y’amba (@mwema_y) May 15, 2020
Des ONG anti-corruption avaient demandé mercredi au “gouvernement congolais de ne renouveler sous aucun prétexte ce contrat” qui expire le 10 juin 2020, demandant “un appel d’offre transparent”.
Réunies dans la plate-forme “le Congo n’est pas à vendre”, elles ajoutaient que “51 citoyens congolais se sont constitués partie civile dans l’enquête judiciaire en cours en Belgique contre la société SA Semlex Europe”.
A Bruxelles, le parquet fédéral belge a confirmé à l’AFP qu’un juge d’instruction enquêtait depuis trois ans sur des soupçons de fraude visant cette société.
Sous la présidence de Joseph Kabila
Les activistes congolais estiment qu’“à 185 dollars, le passeport congolais est parmi les plus chers du monde” et que “sur ce montant, 60 dollars sont réservés à une société-écran dénommé LRPS”.
“Avec plus de 600.000 passeports vendus depuis l’entrée en vigueur du contrat Semlex, la société écran pourrait avoir encaissé plus de 36 millions de dollars”, selon cette plate-forme.
Le contrat a été passé en 2015 sous la présidence de Joseph Kabila. Par la voix de son avocat Luc Stalars, la société belge a rappelé que depuis 2017 “elle réfute l’ensemble des insinuations malveillantes rapportées à son encontre”.
Le contrat signé par Semlex avec l‘État congolais “a été exécuté à la satisfaction des autorités et des citoyens congolais”, sans aucun “grief concernant la qualité du travail”, a ajouté l’avocat dans un courriel.
AFP