La Cour constitutionnelle du Malawi a annulé les résultats de la présidentielle remportée par le président sortant Peter Mutharika, une décision historique pour ce petit pays d’Afrique australe.
Cinq choses à savoir sur le Malawi après la présidentielle annulée
C’est la deuxième fois en Afrique qu’une nouvelle élection est nécessaire à la suite d’allégations de fraude.
Voici cinq choses à connaître sur ce pays :
Un cinquième d’eau
Le pays est enclavé et environ un cinquième de sa surface est couvert d’eau, principalement celle du lac Malawi.
Long de 580 kilomètres et large de 75 kilomètres, le lac Malawi est le 3e plus grand lac d’Afrique et il constitue une source vitale de nourriture et de travail pour le pays.
Le lac est proche de la Tanzanie qui revendique sa moitié supérieure dans le cadre d’une différend frontalier dont la responsabilité est attribuée à des cartes préparées à l‘époque de la colonisation par la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Cette controverse a refait surface après que le Malawi eut accordé en 2011 à la société britannique Surestream Petroleum une licence pour rechercher du pétrole et du gaz dans le nord du lac.
Dépendance envers l’agriculture
L’agriculture est à la base de l‘économie du pays – le tabac, le thé et le sucre font partie des principales récoltes du Malawi.
Environ 85% des ménages sont actifs dans l’agriculture et la plupart consomment leur propre production, selon USAID.
Le pays est très dépendant de l’aide étrangère. Environ la moitié des 18 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
La croissance de 2018 était prévue à 3,5%, ralentie par une production agricole réduite par la sécheresse et une invasion de criquets.
L’an dernier, la prévision était de 4,4% en raison d’une bonne récolte, mais la Banque mondiale a averti que l’instabilité économique pourrait influer négativement sur la croissance.
Les infrastructures sont très insuffisantes et seulement 11% de la population a accès à l‘électricité. La Chine est le principal partenaire du Malawi.
Stable politiquement
Depuis l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1964, le Malawi a été stable et paisible.
Son premier président a été un médecin formé aux Etats-Unis, Hastings Banda, qui s’est accroché au pouvoir pendant trois décennies jusqu’au moment où il a dû quitter son poste lors des premièes élections multipartites en 1994.
En 2012, la vice-présidente Joyce Banda est devenue la première femme à diriger le pays – et la deuxième en Afrique à l‘époque – après la mort du président Bingu wa Mutharika.
Mêlée à un scandale, elle a perdu le pouvoir lors de l‘élection de 2014 remportée par le frère de Mutharika, un professeur de droit.
Peter Mutharika, 79 ans a remporté de peu un second mandat de cinq ans le 21 mai, bien qu’un scandale, des pénuries de nourriture, des coupures d‘électricité et une dette extérieure en forte progression aient affecté sa popularité.
Attaques contre les albinos
Depuis 2014, le pays est le théâtre d’attaques contre les albinos dont des parties du corps sont utilisées dans des rituels de sorcellerie.
Sur 163 affaires signalées depuis novembre 2014, 22 sont des meurtres, a rapporté Amnesty International en mai 2019, critiquant l’impunité pour ces crimes.
Seuls 30% de ces crimes ont fait l’objet d’enquêtes correctes, selon des statistiques officielles. Un seul meurtre et une seule tentative de meurtre ont fait l’objet de poursuites ayant abouti. 80% de la population se déclare chrétienne.
Ravagé par le sida
En 2017, près d’un million de Malawites vivaient avec le virus VIH. 9,6% des adultes de 15 à 49 ans étaient infectés par le virus. Environ un million d’enfants sont orphelins à cause du sida.
La chanteuse américaine Madonna a créé une fondation, “Raising Malawi”, en 2006 pour les orphelins du sida et a adopté quatre enfants du pays.
Alors que le Malawi a fait passer l‘âge du mariage en 2015 à 18 ans, près de la moitié des jeunes filles se marient avant cet âge. C’est une des taux les plus élevés au monde.