Cette semaine, Inspire Middle East s’intéresse à l’un des temps forts du calendrier sportif des Emirats Arabes Unis : l’Abu Dhabi HSBC Championship de golf. Rebecca McLaughlin-Eastham a rencontré le n°1 mondial, Brooks Koepka.
Abu Dhabi HSBC Championship : rencontre avec le n°1 mondial de golf, Brooks Koepka
Du 16 au 19 janvier 2020, la capitale des Emirats Arabes Unis (EAU) a accueilli les plus grands golfeurs du monde. C’est le britannique Lee Westwood qui s’est imposé lors de l’Abu Dhabi HSBC Championship, remportant son 25e titre en carrière sur le Tour européen. Il s’agit du 44e trophée professionnel pour le joueur de 46 ans, depuis ses débuts en 1996.
“Fantastique, extatique, exalté et un peu ému”, voici les mots que le golfeur a utilisés pour décrire sa victoire en deux coups, battant ainsi ses adversaires Tommy Fleetwood, Matthew Fitzpatrick et le Français Victor Perez.
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Cette semaine, Inspire Middle East s’intéresse à l’un des temps forts du calendrier sportif des Emirats Arabes Unis : l’Abu Dhabi HSBC Championship de golf. Rebecca McLaughlin-Eastham a rencontré le n°1 mondial, Brooks Koepka.
Du 16 au 19 janvier 2020, la capitale des Emirats Arabes Unis (EAU) a accueilli les plus grands golfeurs du monde. C’est le britannique Lee Westwood qui s’est imposé lors de l’Abu Dhabi HSBC Championship, remportant son 25e titre en carrière sur le Tour européen. Il s’agit du 44e trophée professionnel pour le joueur de 46 ans, depuis ses débuts en 1996.
“Fantastique, extatique, exalté et un peu ému”, voici les mots que le golfeur a utilisés pour décrire sa victoire en deux coups, battant ainsi ses adversaires Tommy Fleetwood, Matthew Fitzpatrick et le Français Victor Perez.
Avant la compétition, dotée à 7 millions de dollars, certains golfeurs sont allés rencontrer les futurs talents du golf aux Emirats Arabes Unis, formés grâce au programme HSCB Future Falcon.
Cinq fois vainqueur du PGA Tour, l’Américain Bryson DeChambeau a été très enthousiasmé par les drives, les chips et les putts des élèves, âgés de 4 à 16 ans.
“Ce sont des professionnels en herbe et il me semble qu’ils seront plutôt bons … quand ils seront un peu plus âgés ! Je suis sûr qu’il y aura à un moment donné un gagnant originaire des Emirats”, a estimé Bryson DeChambeau.
Le golfeur s’est longtemps préparé pour le tournoi de cette année à Abu Dhabi. “Cela fait trois mois que je travaille pour devenir meilleur, plus fort, pour frapper la balle plus loin. Et heureusement, j’y suis parvenu. Je me sens comme une nouvelle personne, un nouvel homme”, a déclaré l’Américain. “J’adore les EAU et Abu Dhabi, et tout ce qu’on fait pour moi ici. Tout le monde est incroyablement gentil, donc j’apprécie toujours de revenir ici. Ça me met à l’aise et ça fait partie de ma stratégie.”
Le numéro 1 mondial Brooks Koepka a, lui aussi, encadré de jeunes golfeurs à Abu Dhabi, avant la compétition. L’Américain est revenu en meilleure forme, après une blessure au genou qui l’avait mis hors-jeu l’année dernière. Brooks a ainsi terminé à égalité en 34e position, à 8 coups sous le par. Juste avant la compétition, le jeune homme de 29 ans a parlé tactique avec Inspire Middle East.
Brooks Koepka : “Personne ne pensait que j’allais arriver là où j’en suis aujourd’hui”
Rebecca McLaughlin-Eastham, journaliste : Brooks, bienvenue dans Inspire Middle East. C’est un plaisir de vous revoir dans la région. Vous avez joué en Arabie Saoudite, à Abu Dhabi et à Dubaï. Comment sont les parcours ici, comparé à d’autres endroits dans le monde ?
Brooks Koepka, golfeur : Evidemment, ils sont un peu différents, c’est plus du golf dans le désert, ce qui est tout à fait normal. C’est différent en Europe, au Royaume-Uni, ou aux États-Unis. Là-bas, il semble presque qu’il y ait de l’eau dans chaque trou et que vous ne pouvez pas la faire sortir de là. Mais j’aime jouer ici, les parcours de golf sont toujours en très bon état, donc j’attends cette semaine avec impatience.
Au vu de votre blessure, maintenant guérie, comment vous sentez-vous à l’approche du championnat d’Abu Dhabi ?
Je me sens bien vous savez. Je ne dirais pas que je suis à 100%, mais c’est beaucoup mieux qu’avant. Je n’ai enfin plus mal, ce qui est agréable. Je suis juste content d‘être de retour et de pouvoir swinguer à nouveau.
Quel est le plus grand défi pour vous personnellement, souhaitez-vous gagner avec une grande avance ou faire une remontée ?
Avoir beaucoup d’avance, c’est toujours agréable, pour avoir une marge d’erreur, amortir si les choses se déroulent mal. Je pense que c’est plus amusant de gagner en 10 ou 15 que de gagner en un seul coup.
Vous avez affirmé dans le passé que vous ne receviez pas la reconnaissance que vous méritiez, mais vous dites aussi que tous les grands athlètes ont besoin de ressentir cela pour s’améliorer. Comment cela vous affecte-t-il ?
Oui, je pense tous les grands athlètes ressentent ça. Michael Jordan en avait parlé. Moi, je suis juste honnête et ouvert sur ce sujet, alors que je pense que beaucoup de gens ne le sont pas, et j’ai été vivement critiqué pour ça. Mais peu importe, les gens veulent qu’on soit honnêtes alors on essaye d‘être honnêtes, et c’est quelque chose que j’ai fait toute ma carrière. Vous savez, d’autres personnes sont vraiment “nées pour ça”, c’est en tout cas ce qu’on dit. Rory est né pour faire ça. Tiger est né pour faire ça, Justin Thomas aussi – mais je pense que personne ne pensait que j’allais arriver là où j’en suis aujourd’hui.
Le golf est actuellement en train d‘évoluer. Il s’agit notamment de le rendre plus facile à suivre pour un public plus large. L’un des principaux changements sera l‘élimination du jeu lent – une chose que vous n’avez jamais beaucoup apprécié. Quelle direction prend le golf selon vous ? S’oriente-t-il vers quelque chose de positif ?
Oui, c’est que je crois. Le golf change tellement avec les gens qui y jouent, ils sont plus grands, plus forts, plus rapides et plus athlétiques que jamais auparavant. La technologie évolue et les règles doivent suivre cette évolution. Donc je pense que ce qui est fait avec les règles, l‘évolution du rythme de jeu ou le fait changer certaines chose, ça va dans la bonne direction. Ce sont des discussions qui doivent avoir lieu, et c’est bien de voir qu’elles arrivent maintenant, et qu’on propose de nouvelles règles.
Pour finir, j’aimerais vous demander : lorsque les choses ne vont pas très bien, comment aller mieux ? Comment se remettre sur les rails ?
Je reste simplement patient, je sais que ça finira par aller mieux. J’ai toujours vu les choses comme ça. Si j’arrive sur les trois premiers trous et que je les rate tous à un mètre cinquante, alors que pour l’année j’ai un taux de réussite à 70%, et bien je me dis que mes chances augmenteront la prochaine fois, et que la fois d’après, je réussirai. Donc je reste patient, je continue à suivre le mouvement, et les choses finiront par aller dans mon sens.
Le sport pour reprendre le contrôle de sa vie
Dans le monde arabe, peu de femmes pratiquent de manière professionnels les arts martiaux et le crossfit. Notre reporter Salim Essaid a toutefois rencontré deux amies aux Emirats Arabes Unis, qui entendent se hisser au sommet de leurs disciplines.
Ces deux femmes viennent d’horizons très différents. Mais lorsque leurs chemins se sont croisés, elles sont rapidement devenues très proches. L’année dernière, la combattante de jiu-jitsu irakienne Ishtar Azzawi a été vivement critiquée en raison de sa musculature. S’identifiant à elle, la crossfiteuse Shaikha Al Qassemi est intervenue pour la défendre.
Ishtar n’a pourtant pas besoin d‘être protégée. A 35 ans, elle est experte en art martiaux. Plus jeune, lorsqu’elle vivait en Europe, elle a été victime de violences. Pour survivre, Ishtar s’est donc tournée vers un sport de combat : le jiu-jitsu brésilien.
Se sentant sans défense et effrayée, elle s’est installée aux Emirats Arabes Unis en 2011. “Je n’ai pas quitté ma maison pendant deux ans. J’allais juste à la salle de sport ou au travail et je rentrais chez moi. A cette époque, tout me faisait peur”, se souvient l’athlète.
Grâce au jiu-jitsu, Ishtar a développé sa confiance en elle, maîtrisant tour à tour les clés et les étranglements. Mais elle a fait plus qu’apprendre à se défendre : la jeune femme est devenue une véritable combattante, sur le tapis et en dehors.
Ishtar peut subir jusqu‘à quatre crises d’épilepsie par jour, en raison des coups à la tête qu’elle a reçu il y a plusieurs années. Une situation qui ne freine pas la championne, qui entend devenir la numéro 1 mondiale de son sport.
Elle défend également la cause des sportifs et des sportives de son pays, grâce à sa plateforme Iqpro-x . Elle espère que l’Irak aura un jour avoir sa propre équipe de jiu-jitsu entièrement féminine.
“Je suis la seule athlète féminine de l‘équipe nationale, déplore Ishtar. Nous avons depuis trouvé quatre autres filles, donc dans dix ans, nous serons peut-être une armée de cent personnes. Le pays est déchiré par la guerre mais il compte de grands athlètes. Donc je pense que c’est un rêve et un objectif”.
Shaika Al Qassemi, membre de la famille royale des Emirats Arabes Unis, essaye elle aussi de développer une communauté sportive dans son pays. La jeune femme de 30 ans a créé une salle de sport réservé aux femmes il y a 2 ans, mais elle a commencé à s’intéresser au sport en 2013 lorsqu’elle a aidé son frère à perdre 90 kilos.
Shaika s’entraine 6 jours par semaine pour entretenir sa condition physique générale. Selon elle, la discipline est la clé de la réussite, pour maîtriser le corps et l’esprit. La jeune femme estime toutefois que son dévouement pour le crossfit n’est pas toujours bien compris par ses proches.
“Ils pensent qu‘être athlète, ce n’est pas vraiment sérieux. Ils me disent : «Oh, tu t’entraînes tout simplement». Et je leur réponds : «Non ce n’est pas juste un exercice, c’est un entraînement constant, une alimentation constante, un sommeil constant, une performance constante»”, affirme la jeune femme.
La routine quotidienne de Shaika démarre à 6 heures du matin par un entraînement intense, suivi d’un repas à 2200 calories. L’athlète mesure aussi son sommeil et ses temps de repos.
Ces six dernières années, elle a surmonté une blessure chronique au dos, pour participer à de multiples compétitions aux Emirats. Le sport gagne en popularité auprès des femmes émiraties.
“C’est très difficile de devenir vraiment bon en crossfit. J’ai dû faire preuve d’humilité et me dire que pour devenir une athlète professionnelle, je devais faire beaucoup de sacrifices, estime Shaika. Pour que je puisse vraiment me concentrer sur moi-même, sur mon environnement et sur mes objectifs pour les cinq prochaines années, j’avais vraiment besoin de mon espace. Alors j’ai décidé de déménager.”
Pour continuer à s’améliorer, Shaika vit désormais en Espagne, où elle travaille avec un coach privé. Elle a ainsi laissé ses amis, sa famille et son entreprise derrière elle. Un chemin solitaire pour atteindre le plus haut niveau, que sa camarade Ishtar ne connaît que trop bien.