Le président ougandais Yoweri Museveni amère quant à la situation en Libye, notamment envers les pays africains. Le dirigeant reste convaincu que le continent aurait pu éviter au pays nord-africain le chaos qu’il connaît actuellement.
« L'Afrique a trahi la Libye », martèle Museveni à propos de la crise libyenne
De son point de vue, en effet, les pays africains auraient dû aller au delà de l’effort diplomatique et tenter une opération militaire pour éviter l’offensive de l’OTAN qui a finalement conduit à l’interception et à l’assassinat du leader Mouammar Kadhafi dans sa ville natale de Syrte en 2011. Dans une interview accordée à la BBC à la faveur du premier sommet Royaume-Uni – Afrique, Yoweri Museveni a résumé sa théorie en ces termes : « Les pays africains n’auraient pas dû permettre aux pays occidentaux d’attaquer la Libye. Nous aurions dû intervenir. Nous avons essayé diplomatiquement mais nous aurions pu intervenir même militairement », a-t-il avancé.
« L’Afrique aurait pu intervenir et donner une leçon à ces gens … La Libye était un pays africain attaqué par des puissances étrangères, nous aurions dû intervenir », a insisté le président ougandais, qualifiant de « trahison » l’inaction des pays africains. Une position que Museveni avait déjà exposée en 2016 lorsqu’il exprimait ses regrets face à l’intervention des pays occidentaux en Libye et plus globalement au Moyen-Orient.
Sa récente sortie fait surtout écho à la détérioration de la situation sécuritaire en Libye. Depuis, les réunions internationales se multiplient pour essayer de trouver une issue politique à la crise.
Des efforts africains
Dernière tentative en date, le sommet de Berlin qui a réuni en début de semaine les principaux protagonistes du conflit ainsi que leurs présumés soutiens, notamment la Russie, la France, la Turquie ou encore l’Italie. Précédemment, une réunion avait également été tenue à Moscou afin de négocier un cessez-le-feu entre les factions fidèles au maréchal Haftar, d’une part, et celles de son rival, le Premier ministre libyen reconnu par l’ONU, Fayez Al-Sarraj.
Alger a par ailleurs proposé d’abriter jeudi une réunion régionale des chefs de la diplomatie de Tunisie, d’Egypte, du Soudan, du Tchad, du Niger, ainsi que du Mali, dans une nouvelle tentative de trouver un règlement politique au conflit, face à la résurgence des violences dans le pays.
C’est surtout une manière pour la diplomatie algérienne d’apporter sa pierre aux efforts de l’Union africaine pour prendre la main sur le dossier libyen alors que l’ingérence des pays occidentaux s’accroît et menace d’escalade un conflit déjà difficile à gérer. La République du Congo, dont le président Denis Sassou N’Guesso dirige le Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye abritera le 30 janvier, dans sa capitale Brazzaville une réunion consacrée à la crise libyenne. Les pays africains en sont du reste convaincus, c’est aux Africains de trouver une solution au conflit libyen.