La justice angolaise est déterminée à “utiliser tous les moyens” pour ramener la milliardaire Isabel dos Santos en Angola, où elle est accusée de détournement de fonds publics, a déclaré lundi le procureur général du pays, Helder Pitra Gros.
La justice angolaise utilisera "tous les moyens" pour ramener Isabel dos Santos
“Nous utiliserons tous les moyens possibles et nous activerons tous les mécanismes internationaux pour ramener Isabel dos Santos dans le pays”, a déclaré le magistrat, interrogé sur les ondes de la radio nationale.
Les services du procureur, a-t-il souligné, ont demandé “le soutien international du Portugal, de Dubaï et d’autres pays” pour obtenir son retour. Depuis qu’elle a quitté l’Angola, Isabel dos Santos vit essentiellement entre Londres et Dubaï.
Les déclarations du procureur général d’Angola interviennent au lendemain de la publication par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) d’une enquête accusant la fille de l’ex-président angolais Jose Eduardo dos Santos d’avoir “siphonné les caisses du pays”.
Mme dos Santos, 46 ans, a aussitôt nié ces allégations sur les réseaux sociaux et dénoncé des “mensonges”.
Le mois dernier, un tribunal de Luanda a bloqué les comptes bancaires et des avoirs angolais d’Isabel dos Santos. La justice angolaise la soupçonne d’avoir détourné, avec son époux, le Congolais Sindika Dokolo, plus d’un milliard de dollars des comptes des entreprises publiques Sonangol (pétrole) et Endiama (diamant) pour nourrir ses affaires privées.
Mme dos Santos, qui ne vit plus en Angola, a catégoriquement nié ces allégations et affirmé ne jamais avoir été informée des poursuites lancées contre elle.
Le procureur général l’a contredite lundi en affirmant qu’elle avait “reçu notre notification (de poursuites) un jour et la nuit suivante elle a quitté le pays”, sans préciser de dates. “Les raisons pour lesquelles elle n’a pas répondu à nos notifications sont très claires”, a-t-l ajouté.
Depuis sa mise en cause, Isabel dos Santos attribue l’enquête qui la vise à un “règlement de comptes politique” ourdi par le président angolais Joao Lourenço.
M. Lourenço a succédé en 2017 à Jose Eduardo dos Santos, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant trente-huit ans (1979-2017). Ses adversaires accusent l’ancien président d’avoir mis l‘économie du pays, un des plus pauvres du monde, en coupe réglée au profit de membres de sa famille.
Depuis deux ans, M. Lourenço a écarté les proches du “clan” dos Santos des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire angolais, au nom de la lutte contre la corruption.
Fin 2017, il a notamment mis fins aux fonctions d’Isabel dos Santos à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol.
AFP