Et le Parlement européen revient à la charge sur les conditions des droits de l’homme au Burundi. Cette fois, c’est sur le cas de quatre journalistes emprisonnés depuis octobre que l’instance bruxelloise a attiré l’attention des autorités burundaises. Elle réclame leur libération immédiate.
Détention de journalistes : le Burundi acculé par le Parlement européen
Deux femmes et deux hommes, tous journalistes au sein du média Iwacu sont incarcérés depuis leur arrestation dans le district de Musigati où ils s‘étaient rendus pour couvrir une incursion de rebelles burundais dans le parc national de Kibira, à environ 50 kilomètres (30 miles) au nord de la capitale, Bujumbura. Accusés de complicité d’atteinte à la sécurité de l’Etat, ils risquent 15 ans de prison et un retrait de leur droit de vote pour cinq ans, selon les recommandations du procureur.
Pour le Parlement européen, l’arrestation de ces journalistes au sein « d’une des rares organisations médiatiques indépendantes encore en activité au Burundi », témoigne de la « détérioration continue de la situation des droits de l’homme au Burundi avant les élections de mai 2020 ». Le Parlement européen, de même que des organisations de défense de droits de l’homme telles que Human Rights Watch n’ont cessé d’alerter sur l’environnement qui prévaut dans le pays d’Afrique en amont des élections.
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Déjà l’an dernier, les antennes burundaises de Voice of America et de la British Broadcasting Corporation, qui diffusaient des émissions dans la langue locale du Kirundi, ont été enjoints d’arrêter leurs opérations.
Les membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir Imbonerakure sont par ailleurs accusés d‘être au cœur du système répressif du régime. En cette période électorale, ils sont accusés de violence, d’intimidation et de nombreuses exactions à l’encontre de l’opposition.
Le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza dont un controversé troisième mandat entamé en 2015 a plongé le pays dans une spirale de violences a annoncé son intention de ne pas briguer la présidence en 2020.
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