Petits bouleversements au sein du gouvernement guinéen. Le chef de l’Etat Alpha Condé a annoncé lundi qu’il remplaçait son ministre de la Sécurité, en pleine secousse politique dans le pays. Dans un communiqué lu lundi soir à la télévision nationale, la révocation d’Alpha Ibrahima Keira n’a pas été motivée, mais selon des observateurs de la politique guinéenne, le chef de l’Etat tente de calmer les tensions qui assaillent le pays depuis plusieurs semaines du fait de la présumée intention du président Condé de briguer un troisième mandat.
Guinée : cerné par la crise politique, Alpha Condé rebat ses cartes
Selon la constitution, le chef de l’Etat devrait se retirer à l’issue de son second et dernier mandat l’année prochaine. Sauf qu’en septembre, il a demandé à son gouvernement de réfléchir à une nouvelle constitution. Une démarche perçue par ses opposants et la société civile comme une tentative de sauter le verrou constitutionnel et de postuler à un troisième mandat, d’autant qu’il ne l’a jamais exclu.
Dubitatif, un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de la société civile a appelé à la mobilisation pour faire barrage à un éventuel troisième mandat du président Condé. Une nouvelle manifestation est annoncée pour jeudi. Au moins 16 civils et un gendarme ont trouvé la mort depuis le 14 octobre. Des dizaines d’autres personnes ont été blessées, des dizaines arrêtées et jugées.
Lundi, le limogeage des ministres de la Santé et de la Justice a par ailleurs été annoncé.
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