En Ouganda, au moins 20 étudiants ont été arrêtés mardi par la police, lors de manifestations contre la hausse des frais d‘études.
Ouganda : près de 20 étudiants arrêtés lors de manifestations
Finalement, ils n’ont pas rallié le palais présidentiel. Des milliers d‘étudiants de l’Université Makerere à Kampala entendaient remettre à Yoweri Museveni une pétition dans laquelle ils plaidaient en faveur de l’abrogation de la mesure portant augmentation de 15 % des frais universitaires.
« Cette université est pour les étudiants pauvres. Ceux qui ont augmenté les frais de scolarité ont leurs enfants qui étudient en dehors de ce pays. Certains d’entre nous vendons nos corps (se prostituer, NDLR) pour obtenir des frais de scolarité. Monsieur le Président, nous sommes vos Bazukkulu (petits-enfants). Veuillez abandonner cette politique et nous libérer de la vente de nos corps », a déclaré Judith Nalukwago, la vice-présidente de la ligue des étudiants.
Traffic at Wandegeya traffic junction paralysed as Makerere students protest 15% cumulative fees increment https://t.co/PGq3yT8mfD #MonitorUpdates via ALEX ESAGALA pic.twitter.com/pD6Cd9PJNn— Daily Monitor (@DailyMonitor) October 22, 2019
Malheureusement, la police et l’armée leur ont barré la route. Et plus de vingt manifestants ont été placés en détention par les agents de l’ordre. Des photos de médias locaux montrent des étudiantes mises à genoux sur le macadam par des hommes en uniformes.
Créée en 1922 par les colons britanniques, l’Université de Makerere accueille plus de 30000 étudiants répartis dans une dizaine de facultés, quelque cinq instituts et cinq écoles normales.
D’après des sources proches l‘établissement a formé une bonne partie d’intellectuels d’Afrique de l’est. Certains deviendront présidents de leurs pays. C’est le cas du Kényan Mwai Kibaki, du Tanzanien Julius Nyerere, de son compatriote Benjamin Mkapa, de l’Ougandais Milton Obote. Certaines sources soulignent que Joseph Kabila aurait lui fréquenté cette université.
Mais la structure est confrontée ces dix dernières années à des ennuis financiers. En 2013, elle a failli fermer les portes en raison du non-aboutissement des négociations salariales.