Une marche anti-corruption initialement prévue pour samedi en République démocratique du Congo, à l’appel d’un collectif proche de l‘église catholique, a été renvoyée à lundi, ont annoncé jeudi les organisateurs.
RDC : la marche anti-corruption renvoyée à lundi
“La marche est décalée de 48 heures parce que les autorités de la ville qui organisent le même jour une mobilisation pour la propreté dans la ville de Kinshasa ne pourront pas encadrer les deux manifestations”, a déclaré à l’AFP Hervé Diablesse, avocat du Comité laïc de coordination (CLC).
Cette décision a été prise à l’issue de discussions entre le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila et les membres du CLC, un collectif proche de l’Eglise catholique, a affirmé Me Diablesse.
“Le CLC a accédé à la demande des autorités urbaines et a accepté de reprogrammer pour lundi la marche contre la corruption”, a-t-il ajouté.
La croisade anti-corruption lancée par le CLC a reçu le soutien de la coalition d’opposition Lamuka et du lanceur l’alerte congolais Jean-Jacques Lumumba, en exil en France.
Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti présidentiel) a estimé que cette démarche “n’est pas opportune” aujourd’hui.
Le CLC a été à l’origine de marches réprimées dans le sang en 2018 pour obtenir le départ de l’ex-président Joseph Kabila.
Son appel à manifester fait suite au premier grand dossier de corruption présumée depuis l’investiture le 24 janvier du président Félix Tshisekedi, issu de l’opposition.
En août, l’inspection générale des finances a révélé que 15 millions de dollars de fonds publics qui devaient être versés au Trésor public, étaient partis sur un autre compte. Une affaire non “de détournement” mais de “rétrocommission”, selon le président Tshisekedi.
Ces 15 millions correspondent à une retenue de 15% prélevée sur une somme de 100 millions versée par l’État à sept compagnies pétrolières (dont Total) pour compenser le gel des prix à la pompe.
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AFP