Des dizaines de personnes devraient manifester ce mercredi devant l’ambassade d’Italie à Kinshasa. Question de réclamer la vérité sur la mort d’un étudiant congolais à Rome en septembre dernier.
Immigration : l'Italie sommée d'éclaircir la mort d'un Congolais
C’est ce qu’on appelle s’adresser à la bonne personne. Et pour ces Congolais visiblement en colère, la bonne personne, c’est l’ambassade italienne en RDC qui devrait faire feu de tout bois pour faire la lumière sur la mort de Mike Zama à Kinshasa le 26 septembre dernier à Rome.
Si le gouvernement italien ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, les proches estiment que l‘étudiant de 21 ans qui s’est retrouvé avec une balle dans la nuque a été victime d’un meurtre avec préméditation.
Accusation que l’auteur présumé aurait rejetée en évoquant la légitime défense. « L’auteur du meurtre prétend que la victime l’aurait agressé de plusieurs coups de couteaux et confisqué son arme avant de se suicider », peut-on lire dans un communiqué de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).
Une thèse qui est loin de convaincre l’avocat de la victime. « De son coté, l’avocat de la famille a déclaré que Mike Zama avait reçu une balle à la nuque, et qu’il a été en réalité victime d’un meurtre prémédité. La mère de la victime soupçonne la police Italienne de vouloir déjà disculper l’auteur de ce meurtre, au lieu de mener d’abord une enquête indépendante », explique encore l’ACAJ.
De nombreux meurtres d’Africains liés au racisme
Mais l’ONG veut de la version officielle. « L’ACAJ demande au gouvernement d’instruire l’ambassadeur de la RDC à Rome d’entrer en contact avec les autorités compétentes italiennes, en urgence, afin qu’une enquête crédible soit menée, et que l’auteur des faits soit poursuivi et éventuellement condamné devant un tribunal conformément aux lois italiennes », rapporte encore l’ACAJ.
Ce meurtre intervient quelque trois mois après la mort en France de Mamoudou Barry. Le 19 juillet dernier, l’enseignant-chercheur a succombé aux blessures subies après une agression à Rouen.
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Ces deux drames rappellent beaucoup d’autres dont celui subi l’année dernière par un vendeur ambulant sénégalais de 55 ans à Florence en Italie. Alors que sept ans auparavant, deux de ses compatriotes avaient été assassinés au même moment par un militant d’extrême droite dans la même ville italienne.
Et selon des observateurs, la plupart de ces crimes sont liés au racisme.