Au sommaire de ce nouvel épisode d’Inspire Middle East :
Inspire Middle East : le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord repoussent les limites !
Rencontre avec Omar Samra, un Egyptien qui a surmonté toutes les épreuves pour apprivoiser les terrains les plus difficiles en altitude.
Tour d’horizon des records du monde les plus époustouflants, ou les plus drôles, décrochés par des athlètes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
L’entretien d’Inspire : Omar Samra, explorateur égyptien
Omar Samra n’est pas un explorateur comme les autres. Cet Égyptien, au mental d’acier, a dû se battre contre un asthme sévère durant toute son enfance. Devenu banquier d’affaires, il n’aurait jamais imaginé se transformer en sportif de haut niveau.
Amoureux de la nature et de la montagne en particulier, il décide de se lancer et devient, en 2007, le tout premier Égyptien à gravir l’Everest , après 67 jours d’ascension.
Mais Omar ne se contente pas de ce succès et décide d’entreprendre le légendaire défi des « sept sommets ». Il devient ainsi le premier Égyptien à planter son drapeau au sommet des sept montagnes les plus élevées de chacun des continents. Une performance qu’il complète en atteignant également le Pôle Nord et le Pôle Sud, ce qui lui permet d’accomplir « le grand chelem des explorateurs ». Un exploit que seule une quarantaine d’alpinistes ont accompli dans l’Histoire.
Après avoir côtoyé les cimes du monde entier, Omar se lance un nouveau défi : dompter l’Atlantique. L’Égyptien fait alors équipe avec un autre Omar, le triathlète professionnel Omar Nour. Ils s’embarquent ensemble en aviron pour un périple de 5000 km. Mais après neuf jours de navigation, leur embarcation chavire… Les deux aventuriers égyptiens devront endurer douze heures de vagues de 8 mètres de haut et des vents de 45 nœuds en plein océan, avant d’être secourus.
Bien qu’il ait frôlé la mort à plusieurs reprises lors de ses expéditions, Omar Samra est en quête perpétuelle de nouvelles expériences. Après les montagnes et les océans, pourquoi pas les étoiles ? Son rêve absolu : pouvoir explorer l’espace dans les prochaines années…
De passage aux Émirats, l’explorateur de 40 ans a accepté notre invitation pour nous raconter son amour des grands espaces.
Rebecca Mc Laughlin – Eastham pour Euronews : Vous avez à cœur d’encourager les jeunes Égyptiens à voir les choses en grand. Comment fait-on pour inspirer la nouvelle génération du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, leur donner envie de se connecter à la nature et à protéger l’environnement ?
Omar Samra : Quand on est citadin, on est déconnecté de la nature car la nature que l’on côtoie, celle des parcs et des jardins, est artificielle. Elle est nette, bien taillée et elle ne possède pas la même énergie que la nature sauvage. Quand on marche sur de l’asphalte ou du béton, on ne touche pas vraiment la terre. C’est pourtant essentiel de se connecter vraiment à notre Terre et je consacre beaucoup d’efforts à encourager les gens à le faire, à tout âge.
Après l’Everest, vous avez vécu un contrecoup, une sorte de dépression. Comment avez-vous traversé cette épreuve et choisi votre prochain défi ?
Gravir le Mont Everest, c’était un rêve que j’avais depuis mes 16 ans. Cela m’a pris 12 ans pour le réaliser. Une fois que c’était fait, c’était comme s’il n’y avait plus rien à accomplir ensuite. J’ai pris du temps pour réaliser que ma passion pour l’escalade ne s’arrêtait pas là et j’ai jeté mon dévolu suis lancé le défi des « sept sommets ».
L’étape suivante a été de rallier les deux pôles avec « le grand chelem des explorateurs ». Quel a été le déclencheur pour cette aventure ?
Après avoir gravi les sept sommets, je suis allé à Miami car ma femme accouchait de notre premier enfant là-bas. Malheureusement, elle est décédée quelques semaines plus tard… Cela a probablement été la chose la plus traumatisante et dure de ma vie. J’avais perdu espoir et je ne trouvais plus de sens à rien. Au bout d’un an environ, alors que tout le monde me disait que c’était trop tôt, j’ai décidé de retourner dans mon environnement de prédilection… dans le froid des montagnes. L’endroit où j’ai appris toutes les leçons de ma vie.
Si vous deviez n’en retenir qu’un, lequel des deux pôles vous a poussé à l’extrême limite ?
Je choisirais le Pôle Nord. Là-bas, vous marchez sur une très fine couche de glace alors que l’océan Arctique se trouve juste sous vos pieds. Je me souviens d’un évènement en particulier qui s’est produit lors de mon expédition au Pôle Nord. J’avais l’habitude d’avoir une petite peluche Schtroumpf sur moi, c’était le premier cadeau que m’avait offert ma femme. Un jour, nous sommes arrivés au camp et je me suis rendu compte que j’avais perdu le Schtroumpf. Cette nuit-là, je me suis couché en larmes dans mon sac de couchage. Mais j’ai réalisé que je devais apprendre à lâcher du lest, comprendre que ma femme avait fait son propre voyage et que maintenant je devais faire le mien.
Avec Omar Nour, vous vous êtes lancés à l’assaut de l’Atlantique, la première équipe arabe à le faire, sans aucun soutien. Cela ne s’est pas déroulé comme prévu…à quel moment avez-vous réalisé que c’était fini ?
Le bateau ne s’est pas redressé comme il est censé le faire, ce qui est extrêmement rare, et le radeau de sauvetage ne s’est pas ouvert. Notre situation est passée de “extrêmement mauvaise” à “désespérée” car il y avait une énorme tempête. Nous avons été sauvés grâce à un navire de marchandises qui passait par là. Ce fut l’une des épreuves les plus difficiles de ma vie.
Au travers de toutes ces expéditions, est-ce que – au fond – vous ne cherchez pas à vous prouver quelque chose ?
Certainement que si. Quand j’étais plus jeune et que j’ai décidé de gravir l’Everest, je me souviens que j’étais rempli par cette envie profonde d’y arriver malgré l’asthme dont j’avais souffert étant enfant. Peut-être pour prouver aux autres que j’en étais capable. Je pense que l’ego s’apaise au fur et à mesure des aventures, et finalement, c’est le voyage qui passe avant vous.
A plusieurs reprises, vous avez dû ressentir que vous côtoyiez la mort. Même s’il y a d’un côté la notoriété et la gloire, vous risquez en même temps votre vie en permanence, n’est-ce-pas ?
Oui, effectivement je suis aux prises avec cette problématique tout le temps. Parfois, honnêtement, ces performances peuvent être considérées comme des démarches égoïstes. Le mieux que je puisse faire, c’est d’en être conscient, de savoir comment cela affecte ma famille, ma fille. Mais finalement, je me suis rendu compte que je suis comme ça. Si je veux être la meilleure personne possible, le meilleur père, le meilleur fils, j’ai besoin d’être épanoui. J’ai besoin de faire ce que j’aime, pour pouvoir rendre toute cette énergie et tout cet amour en retour.
Vous vous êtes rendu dans des endroits où la plupart des gens n’iront jamais. Vous avez vu des choses que la plupart des gens ne verront jamais. Est-ce que cela vous a rendu plus philosophe sur la vie ?
Je crois que oui. J’ai mis du temps à trouver le sens de toutes ces aventures. D’après mon expérience, nous sommes tous dans ce monde pour guérir. C’est quelque chose d’universel. Si vous y parvenons, nous devons partager nos expériences pour aider les autres à guérir eux aussi et à s’améliorer. Selon moi, c’est formidable de pouvoir faire ça.
Les athlètes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à l’assaut des records !
Voilà maintenant plus de 60 ans que le Guinness World Records répertorie les défis les plus fous et les plus impressionnants. De nombreux athlètes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont ajouté leurs noms à la prestigieuse liste.
Quand il s’agit d’être le plus fort, le plus rapide, le plus souple… bref le meilleur ! Quoi de mieux que de tenter de battre les records du Guinness ? Le Guinness World Record : une véritable institution créée en 1955 et reconnue à l’international, qui dresse un catalogue des performances les plus folles jamais réalisées.
Le géant Emirati Mahmood Shamshun-Al Arab a battu un record de taille ou plutôt de poids en 2017… en tirant un camion de plus de 10 000 kilos à l’aide… de ses cheveux. Depuis il repousse ses limites en remorquant des véhicules de plus en plus lourds, comme des avions par exemple.
Dans un tout autre registre, autre record pour Fahmi Kalboussi. Le Tunisien à réaliser 32 « kip-up » en une minute, passant de la position allongée à accroupie sans l’aide de ses mains.
Autre personnage marquant : le « spider boy de Gaza ». Mohamed Al Sheikh, 13 ans, est doté d’une colonne vertébrale extrêmement flexible. Le jeune garçon a battu le record de révolutions complètes il y a deux ans, réalisant 38 rotations en une minute, mieux que la contorsionniste britannique Leilani Franco et ses 29 rotations.
“Je suis très heureux d’avoir décrocher ce prix Guinness, surtout que j’ai pulvérisé le record d’une femme plus vieille que moi !”, se réjouissait le petit contorsionniste.
Record qui n’aura malheureusement pas duré pour Mohammed, ce dernier a été battu par une fillette de 9 ans en Inde l’an dernier avec 42 tours en une minute.
Des records appétissants…
Il faut avoir de l’appétit pour battre des records, et la région Moyen-Orient Afrique du Nord n’en manque pas ! Les Algériens ont ainsi cuisiné le plus grand bol de couscous au monde, pendant que les Libanais ont préparé un sandwich long de 735 mètres !
Sans oublier le dessert servi au Bahreïn : 73 kilos de sucre, avec le plus grand biscuit à la crème du monde.
Alors grâce à tous ces records, comment le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord se positionnent-ils au classement général Guinness ? Nous avons posé la question au responsable pour cette partie du globe, pour découvrir que la région ne comptait pas moins de 848 records actifs, sur 54 000 records dans le monde. Des chiffres qui peuvent changer à tout moment.
“Il y a cinq ans, nous recevions deux propositions de records par an. Désormais, nous en recevons une par semaine. Les gens sont fiers de leur passion et ils ont conscience que leurs performances peuvent devenir des records. Ils sont très enthousiastes”, souligne Samer Khallouf.
Les Émiratis, champions des records
Les Émirats arabes unis sont en tête, ils détenaient 350 records en juin dernier, soit 60% des records de la région. L’Égypte est en seconde position et l’Arabie Saoudite complète le podium. La particularité régionale : de nombreux records sont inédits.
Alors que 85% des demandes sont soumises par des particuliers, 75% des records sont en fait réalisés par des entités commerciales ou gouvernementales. De nombreuses performances concernent l’éducation, ou encore l’architecture comme ce pont égyptien, le Rod El-Farag, d’une largeur de 67,3 mètres, qui est devenu le pont suspendu le plus large cette année. On peut aussi retenir le Burj Khalifa et ses 828 mètres aux Émirats Arabes Unis, qui détient neuf records dont celui du plus haut bâtiment.
Les athlètes de la région relèvent constamment de nouveaux records : sauter d’un avion avec un drapeau koweïtien de 63 mètres carrés, le plus grand drapeau jamais arboré en parachutisme ; ou jouer au foot sur un terrain à 326 mètres en-dessous du niveau de la mer, comme les joueuses Jordaniennes…
La liste est loin d’être terminée et d’autres exploits, tantôt impressionnants ou amusants, viendront à coup sûr compléter le tableau.