« Les autres pays africains devraient donc faire sauter cette disposition anticonstitutionnelle » - Yoweri Museveni

Pour le président ougandais, les Africains gagneraient à effacer de leurs constitutions toute disposition limitant l‘âge d’accès à la magistrature suprême. Yoweri Museveni estime en effet, que l’Afrique a besoin d’hommes bons et expérimentés pour se développer.

Yoweri Museveni a livré cette position à la rédaction swahili de RFI. Dans cet entretien, le chef de l‘État ougandais s’est montré foncièrement opposé à la limite d‘âge “imposée” par des constitutions africaines aux candidats à l‘élection présidentielle.

« À 75 ans, peut-on être incapable de travailler pour son pays ? Il y a un pays appelé la Tunisie, qui a élu un homme très âgé. Et ce dernier les aide maintenant », a déclaré Museveni, faisant allusion au président Beji Caid el Sebsi âgé de 92 ans.

« Ces limites constitutionnelles empêchent l’Afrique d’avoir des dirigeants bons et expérimentés. Les autres pays africains devraient donc faire sauter cette disposition anticonstitutionnelle », a-t-il ajouté.

Cette position est tout sauf anodine. Grâce à la suppression par l’Assemblée nationale en décembre 2017 de l’article 102 de la Constitution qui stipulait qu’un candidat à l‘élection présidentielle doit être âgé d’au moins 35 ans et d’au plus 75 ans, Museveni (74 ans) au pouvoir depuis 1986, pourra briguer un 6è mandat à la présidentielle de 2021.

Comme en 2005, cet amendement introduit à nouveau la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Mais cette limitation n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection, permettant ainsi au locataire du State House de se présenter à nouveau à deux reprises. Quitte à régner jusqu’en 2037, voire Ad vitam æternam.

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