Plus aucun travailleur philippin n’est autorisé à émigrer en Libye dans les prochains jours. L’interdiction, imposée par le gouvernement des Philippines pour une durée indéterminée, intervient alors que la Libye fait face à un nouveau risque d’embrasement.
Combats à Tripoli : les Philippines interdisent l'immigration de leurs travailleurs en Libye
Le ministère des Affaires étrangères à Manille a porté lundi à 3, le niveau de menace qui prévaut en Libye. Conséquence de l’alerte qui ne s’applique qu‘à Tripoli et aux zones situées dans un rayon de 100 km de la capitale, l’interdiction totale du déploiement de nouveaux travailleurs dans le pays d’Afrique du Nord, où exercent quelque 2 600 Philippins.
En Libye, les combats pour le contrôle de la capitale Tripoli font rage depuis quelques jours et menacent de replonger le pays dans le chaos qui a suivi la révolution de 2011 et la mort du guide Mouammar Kadhafi. En dépit du climat sécuritaire précaire, les Philippines ne comptent pas fermer leur ambassade. Elmer Cato, le plus haut diplomate de Manille à Tripoli, l’a assuré ce mercredi à l’Associated Press.
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Un business rentable
Si pour l’heure, seuls 11 Philippins ont contacté l’ambassade de leur pays pour demander de l’aide pour leur rapatriement, le diplomate s’attend à ce que le nombre augmente le plus rapidement possible. Les autres “se sentent en sécurité puisque les combats se déroulent toujours dans les banlieues. Mais la situation peut changer à tout moment”, a prévenu M. Cato.
Cette décision est un coup dur, autant pour la Libye que pour les Philippines. Pour Tripoli, ce sera une perte de main-d’oeuvre dans les secteurs de la santé, dans l’enseignement ou encore dans l’industrie pétrolière. Mais pour Manille, le manque à gagner est davantage économique. En effet, les Philippines se sont bâti une véritable industrie sur l’immigration. Avec environ 10 millions d’employés travaillant à l’étranger, le pays est l’un des principaux pourvoyeurs de main-d’oeuvre dans le monde.
Les revenus rapatriés par ces employés ont permis aux Philippines de rester à flots durant les périodes sombres de l‘économie.
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