Afrique du Sud : vague d'indignation après des attaques xénophobes

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son opposition vent débout contre les attaques xénophobes survenues il y a quelques jours dans le pays. Une publicité dont aurait pu se passer la nation arc-en-ciel qui se prépare à commémorer le 25e anniversaire de ses premières élections démocratiques.

L’Afrique du Sud a renoué depuis quelques jours avec la violence xénophobe. Une vague d’attaques perpétrées dans le KwaZulu-Natal contre des immigrants étrangers – en particulier des Malawites – a fait de nombreux dégâts matériels et au moins deux morts.

Dans un communiqué, le chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié de “regrettables” ces attaques, “particulièrement à la veille du Mois de la liberté”, qui marque le 25e anniversaire des premières élections démocratiques dans le pays. Il a du reste appelé les agences de sécurité du pays à faire répondre de leurs actes les auteurs de ces attaques.

“Aujourd’hui, notre économie et notre société tirent parti de nos relations commerciales et d’investissement étroites avec nos partenaires sur notre continent. De nombreux compatriotes du continent vivent en Afrique du Sud, où ils apportent une contribution importante au développement de notre pays”, a-t-il souligné.

“Le développement de l’Afrique dépend de la circulation accrue de personnes, de biens et de services entre différents pays. Nous ne permettrons pas aux criminels de retarder ces processus”, a ajouté le président Ramaphosa dont le pays est signataire de l’accord sur Zone de libre-échange continental de l’Union africaine.

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Taux de chômage à deux chiffres

Chantre de l’unité africaine, le tonitruent opposant Julius Malema a abondé dans le même sens, mettant les Sud-Africains auteurs de ces attaques face à leurs responsabilités dans le chômage ambiant que connaît l’Afrique du Sud.

“Aucun étranger n’a pris votre emploi. Si vous échouez dans les affaires, ne blâmez personne”, a-t-il martelé lors d’un meeting de campagne dans la perspective des élections générales du 8 mai. “Du Cap au Caire, du Maroc à Madagascar. L’unité africaine est essentielle”, a ajouté le leader des Combattants pour la liberté économique (EFF).

Ce lundi, la ministre sud-africaine des Relations internationales, Lindiwe Sisulu, a rencontré les ambassadeurs de plusieurs pays concernés pour discuter des derniers incidents. Un exercice auquel est devenue coutumière la diplomatie sud-africaine alors que le pays fait de plus en plus face aux attaques xénophobes. Les dernières remontant à août 2018.

Économie la plus industrialisée du continent, l’Afrique du Sud doit pourtant composer avec un taux de chômage qui atteint les 27 %. Un sujet qui cristallisera les débats lors des élections. L’Alliance démocratique (principal parti d’opposition), elle, a déjà lancé une attaque en règle au Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir). Elle accuse notamment l’ANC d’avoir échoué, avec notamment la promotion de la corruption, des frontières poreuses et le laxisme face à un grand nombre de ressortissants étrangers sans titre de séjour.
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