Kenya : une ferme pour fabriquer des antivenins

L’Afrique peut s’enorgueillir de posséder certains des serpents les plus venimeux au monde, mais le continent manque cruellement de médicaments qui peuvent sauver des vies.

A Watamu, dans l’est du Kenya, se trouve une ferme de serpents. Elle a été créée pour mener des recherches sur certains serpents les plus dangereux d’Afrique, mais aussi pour en extraire des venins afin de fabriquer des anti-venins pour traiter leurs victimes.

Pour les militants, l’inaccecibilité des populations des régions pauvres aux antivenins est à blâmer. Ils reprochent à la fois une faible capacité de production, une faible politique et un manque général d’intérêt pour le sort des populations des régions pauvres et reculées du monde.

“Il y a un besoin d’antivenin parce que nous n’avons pas assez d’antivenin maintenant explique Royjan Taylor, directeur du centre de serpent venimeux Bio-Ken. Je peux vous dire que nous perdons environ un millier de personnes au Kenya chaque année à cause des morsures de serpent. Nous sommes l’un des rares pays d’Afrique à avoir un peu moins d’un millier d’habitants par an, à cause des initiatives comme Snake-bite Kenya et l’Anti-Venom Trust”.

Les anti-venins coûtent cher

Rien qu’en Afrique, environ un demi-million de morsures de serpents nécessitent un traitement chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Beaucoup ne sont pas traités parce que les produits contre les venins coûtent cher ou ne sont tout simplement pas disponibles.

Le processus de production de l’antivenin reste également complexe. Il faut plus d’un an pour traiter une morsure de serpent.

“Donc, ce que j’aimerais voir au cours des 10 à 15 prochaines années, c’est que l’antivenin soit produit dans chaque région du monde qui a un problème, et qu’ils soit fourni gratuitement à ces personnes”, espère Royan Taylor, directeur du centre de serpent venimeux Bio-Ken.

Les chercheurs souhaiteraient que la pénurie d’antivenin en Afrique soit traitée comme une crise de santé publique. L’OMS a lancé une vaste étude sur la disponibilité, l’efficacité et la sécurité du sérum de morsure de serpent disponible sur le continent.

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