La situation se complique pour Charles Sirleaf, le fils de l’ancienne présidente du Liberia, Johnson Ellen Sirleaf. Il faisait partie des responsables de la Banque centrale arrêtée dans la soirée de jeudi à Monrovia, dans le cadre d’un vaste scandale sur des présumés fonds disparus des caisses de la banque.
Liberia : soupçonné de corruption, le fils de l'ex-présidente Johnson Sirleaf arrêté
Le brouillard se dissipe peu à peu sur la controverse qui a frappé la Banque centrale du Liberia en septembre dernier. Un rapport indépendant fourni par le cabinet Kroll a conclu que des billets de dollars libériens imprimés à l‘étranger pour un montant de 15,5 milliards de dollars libériens (89 millions d’euros ou 102 millions de dollars américains) ont bien été réceptionnés par la Banque centrale du Liberia.
Toutefois, le rapport a souligné des faiblesses systémiques et procédurales” au sein de la banque centrale, ainsi que des “manquements dans la politique fiscale et monétaire du Liberia, qui existent de longue date et se poursuivent jusqu‘à présent”. Il met également en doute “la précision générale et l’exhaustivité des documents internes de la CBL”.
Des remarques reprises par un rapport du gouvernement libérien, également publié jeudi, qui a révélé que des billets d’une valeur de 16,5 millions de dollars n’étaient toujours pas comptabilisés et que la direction de la banque “s’écartait de bonnes pratiques conventionnelles”.
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Première crise d’envergure du régime Weah
Dans la soirée de jeudi, trois responsables de la Banque centrale ont été interpellés par la police, parmi lesquels Charles Sirleaf, le fils de l’ancienne présidente libérienne Johnson Sirleaf. Des arrestations confirmées par une source policière à l’agence de presse Reuters. Si l’inculpation n’a pas encore été formellement adressée, elle pourrait bien être liée à ces rapports.
Des informations dans la presse et sur les réseaux sociaux, alimentées par des déclarations imprécises de responsables libériens, avaient fait état en septembre de la disparition pure et simple de conteneurs et de sacs de billets entre le port et l’aéroport et la Banque centrale.
La polémique, première crise à laquelle était confronté le président George Weah, au pouvoir depuis janvier 2018, était née de déclarations du ministre de l’Information, Lenn Eugene Nagbe, indiquant que la nouvelle administration n’avait pas été informée de l’arrivée de ces billets par l’ancienne présidente Ellen Johnson Sirleaf, à qui George Weah a succédé. Une enquête a ainsi été ouverte par une commission spéciale.
Jusqu’alors, Charles Sirleaf était le directeur général adjoint de la Banque centrale du Liberia. En septembre 2018, déjà, un tribunal libérien avait émis un mandat d’arrêt contre le fils de l’ancienne présidente et une trentaine de cadres de la Banque centrale. Ils étaient alors accusés de vouloir quitter le pays en pleine instruction de l’affaire.
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