Somalie : les agents d'entretien de rue parmi les cibles des Shebab

Les islamistes Shebab ne manquent pas d’imagination dans leur volonté aveugle de déstabiliser la Somalie et de lui imposer leur vision religieuse. En plus des forces de l’ordre, des populations civiles de tous bords et des autorités politiques, ces fondamentalistes purs et durs ont une autre cible : les agents d’entretien de rue.

Onze de ces agents ont fait les frais de la folie destructrice des Shebab ce lundi. Les infortunés, qui faisaient leur travail dans une rue située à une vingtaine de kilomètres de Mogadiscio, ont été fauchés par les balles des islamistes alors qu’ils marquaient une pause. Avant l’arrivée des forces de sécurité, les assaillants avaient déjà pris la poudre d’escampette.

Aux dires de Mohamed Ibrahim Barre, le gouverneur régional, ces malheureux ont été tués ‘‘parce que les shebab ne voulaient pas qu’ils nettoient la rue’‘. En d’autres termes, les islamistes ont tué les agents d’entretien de rue dans la mesure où ces derniers les gênaient dans leur stratégie de guérilla. Pour plus de détails, il faut savoir que ces fondamentalistes se servent des arbres, broussailles et autres ordures comme cachettes pour y placer leurs bombes.

Ces armes, appelées aussi engins explosifs improvisés (EEI) leur sont déterminantes dans la guérilla qu’ils mènent contre les autorités de la Somalie. Les EEI permettent aux islamistes de délimiter une zone et d’empêcher l’ennemi d’y enter, mais aussi, d’organiser un guet-appens, d‘étouffer les mouvements des biens et des personnes et bien sûr, de tuer.

La Somalie, terrain propice pour les Shebab

Malheureusement pour les Somaliens, leur pays est un terrain propice à l’utilisation des EEI. En effet, comme le fait savoir ici Rashid Abadi (de l’International Crisis Group), un expert du pays, ‘‘le nombre de routes est limité, beaucoup sont étroites, avec des buissons épais, mais aussi des piles d’ordures’‘.

Rashid Abadi ajoute aussi que les Shebab se servent des agents d’entretien ‘‘s’ils échouent à les recruter pour qu’ils posent eux-mêmes des bombes. Malheureusement, les victimes sont souvent des femmes parmi les plus pauvres’‘.

Les Shebab n’en sont pas à leur premières tueries d’agents d’entretien de rue. Déjà en août 2014, trois personnes, qui essayaient de déplacer une bombe découverte dans un tas d’immondices, avaient été tuées lorsque l’engin avait explosé. La bombe avait été déclenchée à distance.

Trois ans après, soit en 2017, pas moins de 21 de ces agents d’entretien se faisaient tuer. Les Shebab, soupçonnés d’avoir commis ce carnage, ne sont pas fait prier pour le revendiquer.
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