La campagne pour les élections législatives du 10 mars a démarré samedi en Guinée-Bissau, pays confronté à de “nombreux défis”, dont une instabilité politique et militaire, que l’ONU a promis d’appuyer après le scrutin.
Guinée-Bissau : début de la campagne des législatives
Ces élections, initialement prévues en novembre, doivent permettre de mettre fin à la crise que traverse le pays depuis l‘éviction en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel M. Vaz appartient également.
Le scrutin législatif devrait être suivi par une élection présidentielle. Ce processus électoral pourrait ouvrir la voie à une levée des sanctions internationales imposées à ce pays depuis 2012 à la suite d’un coup d’Etat militaire.
“Le président (Vaz) a soulevé la question des sanctions concernant les auteurs du coup d’Etat. C’est un dossier que nous allons amener avec nous pour l’examiner à New York”, a déclaré à la presse Anatolio Ndong Mba, chef d’une mission de l’ONU.
Il a bouclé samedi avec sa délégation une visite de 24 heures à Bissau, après avoir rencontré le chef de l’Etat, le Premier ministre, les acteurs politiques et la société civile.
Il a dit espérer que “la fête de la démocratie qui commence aujourd’hui avec la campagne se termine de manière positive le 10 mars avec l’organisation des élections”.
“Ce qui manque, c’est l’appui à ce pays. La communauté internationale va accompagner la Guinée-Bissau, après le scrutin, pour faire face aux nombreux défis qu’elle affronte”, a t-il dit.
La campagne électorale dure jusqu’au 8 mars. 21 formations dont le PAIGC sont en lice pour le scrutin du 10 mars, à un seul tour, dans ce pays à régime parlementaire.
Des caravanes formées de plusieurs véhicules ont quitté Bissau samedi, pour y revenir prochainement.
Les cortèges se sont dirigés vers deux des plus grandes villes du pays, Bafata et Gabu, dans l’est, région qui forme la deuxième plus grande circonscription électorale après la capitale.
“Ce que nous voyons n’a rien à voir avec la réelle situation de pauvreté du pays, de déliquescence financière du gouvernement. C’est triste qu’un des pays les plus pauvres du monde expose autant de voitures de luxe pour séduire des électeurs”, a déclaré un magistrat sous couvert de l’anonymat.
Les élections du 10 mars doivent permettre de renouveler les 102 sièges de l’Assemblée nationale dominée par l’opposition, avec 15 députés pour le mouvement pour l’alternance et la démocratie (Madem) et 41 députés pour le Parti pour la rénovation sociale (PRS). Le PAIGC, après notamment une dissidence de députés du Madem, compte actuellement 42 députés. D’autres petits partis contrôlent le reste des sièges.