La justice soudanaise a finalement reconnu qu’Ahmed al-Kheir, un enseignant arrêté dans l‘État de Kassala lors des manifestations antigouvernementales, “était mort à la suite de blessures” subies lors de sa détention.
Soudan : un enseignant "mort à la suite de blessures" en détention
Jeudi, Amer Ibrahim à la tête d’un comité au sein du bureau du procureur a expliqué les conditions de la mort du manifestant de 36 ans dans sa cellule.
“Après l’examen du corps d’Ahmed Al-Kheir Abulkarim, des blessures vitales et récentes ont été découvertes sous la forme d’ecchymoses sur le dos, à l’arrière du biceps, derrière le rein droit et à l’arrière de la cuisse droite, ce qui a mené à sa mort’‘, a-t-il expliqué.
La mort d’Ahmed al-Kheir a suscité début février des rassemblements à Khartoum et dans plusieurs autres villes du Soudan pour demander le départ du président El Béchir, qui a exclu de démissionner et imputé les violences lors des manifestations à des “conspirateurs”.
Le Soudan est secoué par un mouvement de contestation déclenché le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Des manifestations qui se sont rapidement répandues dans le pays et se sont transformées en mouvement de protestation.
Selon des ONG de défense des droits humains, plus de 1.000 personnes, dont des manifestants, des membres de l’opposition et des journalistes, ont été détenues depuis décembre.
Fin janvier, le gouvernement soudanais avait annoncé la libération par le puissant service du renseignement (NISS) de tous les détenus. Mais le nombre de personnes libérées depuis cette annonce n’est pas connu.
Selon un bilan officiel, 30 personnes sont mortes depuis le début du mouvement. Human Rights Watch (HRW) parle de 51 morts.
AFP