Des dizaines de milliers d’enseignants ont manifesté mercredi dans la capitale tunisienne, pour réclamer des primes et des améliorations des leurs conditions de travail.
Tunisie : manifestation d'enseignants après des mois de grève
Ces derniers se sont rassemblés devant le ministère de l’éducation, en insistant sur les appels à la démission du ministre de tutelle.
“Dégage!”, “Ministre de l‘échec !, la solution, c’est la démission ! “, ont scandé à l’adresse du ministre Hatem Ben Salem des manifestants rassemblés devant le ministère à l’appel de la puissante centrale syndicale UGTT.
“Nous avons défini les points de litiges entre nous et le ministère de l’éducation depuis longtemps. Les principaux points de désaccords concernent la retraite, les primes spécifiques et la situation des établissements éducatifs.” Explique Lassaad Yacoubi, secrétaire général de la Fédération de l’enseignement secondaire affilié à l’UGTT.
À défaut d’examens, les lycéens sont déboussolés, et craignent de perdre une année scolaire. Plusieurs manifestations de parents et d‘élèves ont eu lieu ces dernières semaines.
Si une solution n’est pas trouvée d’ici là par la négociation, il s’agira de la troisième grève massive en quelques mois, contre le gouvernement et contre le Fonds monétaire international.
“Si les initiatives du gouvernement sont des manœuvres, cela signifie que le gouvernement n’est pas conscient que l’année scolaire est menacée. Nous sommes prêts à des négociations sérieuses et à la signature d’un accord. La question d’une année blanche est de la responsabilité du gouvernement. Et le gouvernement devra assumer sa responsabilité.”
Un bras de fer oppose depuis 2017 le chef de file du syndicat dans l’enseignement secondaire, Lassaad Yakoubi, et le ministre Hatem Ben Salem.
Et malgré les appels lancés par la puissante UGTT pour mettre fin à la grève, les enseignants du secondaire continue leur grève entamée depuis octobre.
En difficulté financière, le pays a obtenu en 2016 du FMI un prêt de 2,4 milliards d’euros sur quatre ans, en promettant de mener de vastes réformes, dont une diminution du poids de la fonction publique.
Malgré les avancées démocratiques après la chute de Zine El Abidine Ben Ali en 2011, et une récente reprise de la croissance, les dirigeants tunisiens peinent à répondre aux attentes sociales de la population, frappée notamment par une inflation à 7,5 %.
AFP