Les avocats nigérians en colère contre Muhammadu Buhari. L’Association des avocats du Nigeria (NBA) a lancé lundi un mouvement de grève de deux jours. Le barreau rejette la suspension par le chef de l‘État du président de la Cour suprême.
Nigeria : des avocats en grève pour contester la suspension du président de la cour suprême
Au commencement, un décret présidentiel publié le 25 janvier dernier. Dans ce document, le chef de l‘État nigérian démettait Walter Onnoghen de son poste de président de la cour suprême. Le magistrat a aussitôt été remplacé par son collègue Ibrahim Tanko Mohammed.
Si le président nigérian a évoqué « des manquements déontologiques », Buhari n’avait jamais imaginé qu’il se mettrait à dos les avocats de son pays réunis au sein de l’Association des avocats nigérians (NBA).
La NBA a ordonné lundi à ses membres de boycotter toutes les audiences dans tous les tribunaux pendant deux jours (du 29 au 30 janvier 2019).
« À l’issue de la réunion de son bureau exécutif, l’Association du Barreau nigérian (NBA) lance une grève des avocats. À compter de demain 29 janvier s les avocats devront boycotter les procès qui auront lieu dans les tribunaux du Nigeria. Cette décision est consécutive à la suspension du juge Onnoghen de son poste de président de la cour suprême », peut-on lire dans le tweet ci-dessous.
BREAKING
Rising from its NEC meeting,the Nigerian Bar Association, NBA will embark on a two-day warning boycott of all courts in Nigeria from tomorrow the 29th day of January, 2019 over the suspension of Justice Onnoghen— Anastasia Uchenna – Ozoemena (@anasoguegbe) 28 janvier 2019
Cette sortie du barreau nigérian intervient après celles des acteurs politiques du pays dont le Parti populaire démocratique (PDP, principale formation de l’opposition) qui, estimant que le remplaçant de Walter Onnoghen est ordinaire du nord comme Buhari, a suspendu sa campagne pour les élections générales (locales, législatives et présidentielle) du 16 février prochain.
La décision du président sortant fait aussi grincer des dents à l‘étranger. C’est le cas du Royaume-Uni et des États-Unis qui ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du décret. Ce à quoi l’actuel locataire de l’Aso-Rock Villa a répondu en dénonçant « une ingérence dans la politique intérieure du Nigeria ».
Candidat à sa propre succession à la présidentielle, Muhammadu Buhari est dans le collimateur de ses adversaires. Parmi ces rivaux, les anciens généraux Theophilus Yakubu Danjuma et Olusegun Obansanjo qui lui reprochent entre autres, de vouloir préparer une vaste entreprise de tricherie afin de se maintenir au pouvoir.
Tout porte ainsi à croire que le Nigeria est déjà en pleine crise politique à l’orée des joutes électorales. Et la tension pourrait monter davantage au fur et mesure que la date de l‘échéance se profilera à l’horizon.
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