« Prenant note » des résultats de la présidentielle du 30 décembre remportée par Félix Tshisekedi, selon la commission électorale, les États-Unis exigent tout de même des éclaircissements sur le décompte des résultats.
Présidentielle en RDC : les États-Unis veulent, eux aussi, voir clair sur les résultats
Que s’est-il passé ? Comment s’est déroulé le vote ? Comment s’est faite la compilation des résultats ? En tout cas, les États-Unis bien qu’ayant « pris note », veulent des éclaircissements sur la présidentielle du 30 décembre dernier en RDC.
« La Commission électorale nationale indépendante a annoncé les résultats provisoires, mais nous attendons des éclaircissements sur les questions soulevées concernant le décompte électoral. Les États-Unis notent que les parties prenantes ont la possibilité de demander une révision des résultats provisoires annoncés afin de s’assurer qu’ils reflètent la volonté du peuple congolais exprimée dans l’urne », a déclaré Robert Palladino, Porte-parole adjoint, du département d’Etat américain.
Une exigence qui semble à la mesure des irrégularités que le pays de l’Oncle Sam aurait identifiées. « Nombre de ces électeurs ont attendu de longues heures pour pouvoir faire entendre leur voix. De nombreux autres électeurs ont été incapables de voter en raison de problèmes d’organisation des bureaux de vote, de matériel électoral manquant ou de l’annulation d‘élections dans les zones de Beni et Butembo touchées par Ebola, mais ont néanmoins trouvé des moyens créatifs, pacifiques et inspirants d’exprimer leur désir pour un Congo plus pacifique et plus prospère », a ajouté Robert Palladino.
Selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ce scrutin a été remporté par Félix Tshisekedi (38,57 %) au détriment d’une autre figure de l’opposition Martin Fayulu (34,8 %). Si le camp Kabila dont le candidat a échoué (23,8 %) a dit prendre notre de ce verdict, ces résultats ont été rejetés non seulement par Martin Fayulu qui a évoqué un « putsch électoral » mais aussi par des acteurs de la société civile.
Joies et pleurs en RDC
« Nous prenons acte de la publication des résultats par la CENI, mais les résultats publiés ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d’observation électorale », a déclaré l’Abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Sans toutefois nommer le vainqueur comme l‘église l’avait déclaré la semaine dernière.
Du côté de l‘étranger, c’est la France qui a été la première grande puissance occidentale à se prononcer sur le processus électoral congolais. « Il semble bien que les résultats proclamés ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là », a indiqué le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d’information CNEWS. Ce, en supposant que Fayulu était « a priori » vainqueur.
Pendant que cogitait et parlait dans des officines politiques et chancelleries, les violences faisaient rage sur le terrain. Des sources concordantes font état de plus de 11 morts et de nombreux blessés lors des heurts entre forces de l’ordre et militants de Fayulu qui contestaient le verdict rendu par la CENI.
Et rien n’indique pour l’instant que l’avenir politique en RDC ne sera pas aussi tumultueux que les rapides du majestueux fleuve Congo.
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