En RDC, Corneille Nangaa aurait voulu démissionner de la prestigieuse Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Élections en RDC : le président de la commission électorale aurait voulu démissionner
Corneille Nangaa, est-il lassé de diriger la prestigieuse Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? C’est en tout cas l’impression que donne le dépositaire de l’organisation des élections en RDC.
Selon l’AFP, l‘économiste natif du Haut-Uélé (nord-est) le l’aurait déclaré « en aparté » la semaine dernière. Raison évoquée : la lente remontée des résultats depuis les bureaux de vote vers la Céni qui affirme n’avoir traité que 53 % des résultats.
Une lente remontée qui a poussé samedi la CENI à reporter sine die la publication des résultats des élections du 30 décembre, initialement prévue ce 6 janvier.
Mais, s’il n’a pas évoqué ce facteur, Corneille Nangaa est visiblement sous pression. Pression de la société civile de son pays dont la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui, grâce à son réseau constitué de 40 000 observateurs, a récemment affirmé connaître le nom du vainqueur de la présidentielle.
Et d’après des diplomates, c’est Martin Fayulu de la coalition Lamuka qui serait vainqueur, ainsi que l’annonçait vendredi dernier le New York Times cité par le quotidien belge Le Soir.
Le dilemme cornélien de Monsieur Nangaa
Déclaration qui a provoqué le courroux du régime de Kabila qui soutient Emmanuel Ramazani Shadary. « Le Front commun pour le Congo (FCC) déplore, dénonce et condamne fermement l’attitude partisane, irresponsable et anarchique de la CENCO », avait réagi dans un point de presse, Barnabé Kikaya Bin Karubi, porte-parole du FCC.
« Cela viole gravement autant la Constitution, la loi électorale que la charte de bonne conduite, lesquelles imposent aux parties prenantes de ne pas proclamer lesdits résultats, attribution reconnue à la seule Commission électorale nationale indépendante (CENI) », a poursuivi Kikaya Bin Karubi.
La déclaration de la CENCO a été appuyée par des puissances occidentales dont les États-Unis qui menacent de la RDC de sanctions et préparent une opération militaire (80 militaires postés au Gabon) en prévision d’une éventuelle dégradation de la situation politique et sécuritaire à Kinshasa après la publication des résultats.
Mais la CENI respectera-t-elle le choix du peuple congolais ou bien elle fera comme la plupart des commissions électorales africaines souvent accusées d‘être inféodées aux régimes qui les mettent en place ?
Là, est tout le dilemme devant lequel se trouve Corneille Nangaa en attendant les résultats dont la date de publication n’est pas encore connue.
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