Élections en RDC : l'UE aussi tape du poing sur la table

Pour l’Union européenne (UE), les résultats des élections du 30 décembre en RDC devront être l’expression même de la réalité des urnes. Une pression de plus ou de trop sur la commission électorale ?

Si ses experts n’ont pas été autorisés à observer les élections du 30 décembre dernier en RDC, l’Union européenne (UE) ne s’est pas pourtant empêchée de scruter les documents d’autres institutions. L’organisation plaide elle aussi sur la conformité entre les chiffres qui devraient être publiés ce dimanche 6 janvier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la réalité des urnes.

« Les observateurs internationaux et locaux se sont exprimés. L’UE s’associe aux appels, entre autres de la mission d’observation électorale de l’Union Africaine et du Président de la Commission de l’UA, afin que les résultats dont la proclamation est attendue soient conformes au vote du peuple congolais », peut-on lire dans le site de l’UE.

Non sans en appeler à la responsabilité de la classe politique congolaise : « Tous les acteurs politiques de la République démocratique du Congo ont la responsabilité de contribuer au succès de cette transition dans un esprit de réconciliation et de paix. L’UE demeure pour sa part prête à accompagner ce processus en étroite concertation avec ses partenaires, en particulier onusiens et africains ».

Des sanctions américaines en cas de fraude

Cette sortie de l’UE intervient après des appels à la transparence des puissances occidentales dont les États-Unis. « Si vous tentez de tricher, de tripatouiller les résultats des urnes, les sanctions personnelles et financières seront immédiates », a prévenu le ministère américain des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public jeudi.

Le même jour, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) déclarait déjà connaître le nom du vainqueur de la présidentielle en invitant la CENI à proclamer les résultats dans « la vérité et la justice ».

Même desiderata du côté de l’UA qui a souhaité le 2 janvier « que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais ».

Si pour le régime de Kabila déjà en froid avec Bruxelles en raison des sanctions, cet appel de l’UE devrait être considéré comme une « ingérence » de trop, des observateurs pourraient y voir une pression de plus sur un Corneille Nangaa dont la gouvernance électorale ne fait pas l’unanimité au sein de l‘élite congolaise.

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