La Commission électorale nationale indépendante (CENI) de RDC a confirmé ce jeudi le report de sept jours des élections législatives, provinciales et présidentielle prévues le 23 décembre. L’opposition et la société civile boudent la décision.
Élections en RDC : report de sept jours confirmé (commission électorale)
C’est finalement le 30 décembre que les quelque 40 millions d‘électeurs congolais se rendront aux urnes. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé ce jeudi 20 décembre le report des élections initialement prévues le 23 décembre.
« Nous annonçons donc que les scrutins directs présidentiel, législatif national et provincial auront lieu le 30 décembre 2018 », a déclaré M. Nangaa dans une déclaration à la presse à Kinshasa.
« La campagne se clôture au vendredi 21 décembre comme prévu dans le calendrier », a-t-il dit en réponse à une question. Les résultats seront annoncés « le plus rapidement possible », a-t-il ajouté sans donner d’autres précisions.
Le président de la CENI a justifié ce nouveau report des élections en invoquant les conséquences de l’incendie qui a touché un entrepôt de la Céni à Kinshasa, le 13 décembre dernier. Cet incendie, selon la Céni, a détruit une grande partie du matériel électoral destiné à Kinshasa, la capitale qui représente un peu plus de 10% des 40 millions d‘électeurs inscrits.
Ce matériel comprend les « machines à voter » de fabrication sud-coréenne que la CENI veut utiliser le jour du vote. La CENI assure avoir acheminé vers Kinshasa des machines à voter qu’elle gardait en réserve dans l’intérieur du pays.
La mesure boudée par l’opposition et la société civile
« Problème tout de même : ce stock-tampon ne contenait pas de bulletin de vote. Il a donc fallu en commander auprès du fournisseur en Corée du Sud », a déclaré M. Nangaa.
« Ainsi cinq millions de bulletins de vote ont été commandés, dont le premier lot d’un million est arrivé à Kinshasa le mercredi 19 décembre 2018 », a-t-il détaillé.
« Le dernier lot ne peut arriver qu’au soir du samedi 22 décembre », soit la veille de la date initialement prévue pour les élections, selon lui.
Mais insuffisant pour convaincre l’opposition. « Le 23 décembre, nous n’accepterons aucun report des élections », avertissait ce mercredi, Martin Fayulu, candidat à la présidentielle de « Lamuka » (réveille-toi en lingala), une colaition de l’opposition.
Même son de cloche du côte de la société civile. « Le 23 décembre 2018 marquera le début de la résistance populaire », a affirmé tôt ce matin, le mouvement citoyen Filimbi dans un communiqué.
Mais, en dépit des appels au calme de certains leaders de l’opposition dont Félix Tshisekedi, ce report considéré comme un stratagème pour Kabila de s‘éterniser au pouvoir, pourrait aggraver la crise politique qui étrangle la RDC depuis une dizaine d’années.
Une fois de plus, la faute serait à l’absence de consensus dans la gouvernance électorale.
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