Isaias Afwerki, le chef de l’Etat érythréen assis à la même table qu’un haut responsable américain, à Asmara, capitale d’un pays jusqu’alors isolé par la communauté internationale… Cela n‘était plus arrivé depuis bien longtemps. Ce mardi, cependant, les relations entre les Etats-Unis et le pays d’Afrique de l’Est semblent avoir pris un nouveau départ.
Erythrée : rare rencontre d'un officiel américain avec le président Afwerki
Tibor Nagy, le secrétaire d’État américain adjoint aux Affaires africaines, est allé à la rencontre du président érythréen. Les échanges devaient s’articuler autour des relations bilatérales et régionales ainsi que des intérêts mutuels. En amont de cette visite, les Etats-Unis avaient par ailleurs rappelé qu’il existe encore des problèmes non résolus avec l’Erythrée.
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Des attentes et des attentes
Les relations entre Washington et Asmara, dont le gouvernement est accusé de graves violations des droits humains qui ont poussé de très nombreux Érythréens à l’exil, ont, en effet, longtemps été houleuses. Et Washington s‘était vivement opposé à toute levée des sanctions imposées à l’Erythrée dès 2009 pour son soutien présumé aux djihadistes en Somalie, et qui comprenaient notamment un embargo sur les armes, des interdictions de voyage et des gels d’avoirs.
Mi-novembre, cependant, les Nations unies ont levé ces sanctions en comptant également sur un vote favorable américain. Cette décision a été motivée par le réchauffement des relations entre l’Erythrée et l’Ethiopie à l’initiative du Premier ministre éthiopien.
Depuis, de vifs espoirs ont mûri, espérant qu’Asmara embellisse son rapport sur les droits humains, avec du reste la libération des prisonniers de conscience, mais aussi en assouplissant sa politique de conscription à durée indéterminée. L’ONG Amnesty International a ainsi appelé M. Tibor Nagy à profiter de sa visite pour maintenir la pression sur l’Erythrée pour le respect des droits de l’homme.
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