Le parlementaire et ancien chef rebelle centrafricain Alfred Yekatom, dit “Rambo” a comparu pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) où il a été transféré le week-end dernier.
CPI : première comparution pour le chef rebelle centrafricain "Rambo"
Devant les juges de la Cour, un de ses avocats, Me Xavier Jean Keita a dénoncé les actes de torture dont le détenu aurait été victime depuis son arrestation en République centrafricaine le 29 octobre. Interpellé pour avoir sorti une arme à feu puis tiré des coups de feu dans l’enceinte du Parlement, “Rambo” a été gardé par une unité présidentielle qui lui aurait asséné de violents coups de crosse de kalachnikov, a ajouté son avocat.
“Il s’agit d’une violation de ses droits fondamentaux selon lui”, a affirmé son avocat, faisant référence aux allégations de “torture”. Toujours selon la défense, jusqu‘à son transfert à la Haye, le député s’est vu refuser l’accès à son avocat, et n’avait aucune idée des charges retenues contre lui.
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Les procureurs de la CPI – qui avaient délivré un mandat d’arrêt le 11 novembre – allèguent cependant qu’Alfred Yekatom, âgé de 43 ans, est responsable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité comprenant le meurtre, la torture et l’utilisation d’enfants-soldats lors du sanguinaire conflit en République centrafricaine. Il aurait dirigé une milice à majorité chrétienne d’environ 3 000 combattants accusé d’avoir tué des musulmans lors d’attaques menées entre décembre 2013 et août 2014 dans et autour de la capitale Bangui.
Selon la CPI, l’audience de ce vendredi consistait à lui signifier les accusations portées contre lui. L’audience de confirmation des charges est quant à elle fixée au 30 avril 2019. Le cas d’Alfred Yekatom est le premier transfèrement vers la CPI depuis l’ouverture de l’enquête sur la Centrafrique en septembre 2014.