Délestage au Congo-Brazza : les petits commerces dans le dur

Les populations de Pointe-Noire et de Brazzaville en République du Congo ne sont pas encore au bout de leurs peines. Elles entament à peine une période de délestage de 45 jours annoncée par Énergie électrique Congo et censée prendre fin le 5 décembre. Plus d’un mois avant la fin éventuelle de ce dysfonctionnement énergétique, les premières secousses se font sentir.

À Brazzaville et Pointe-Noire, on ne souffre pas que de l’obscurité. Le délestage poursuit son chemin avec sa part de dommages économiques, notamment dans les petits commerces. Les activités des salons de coiffure, maison de couture, pressings, chaudronnerie… sont au ralenti, et par ricochet, leurs chiffres d’affaires.

“Je n’ai pas pu écouler à temps le stock de produits congelés que j’avais dans mon congélateur. J’ai perdu une marchandise d’au moins un million de francs CFA (environ 1540 euros). Et actuellement, je ne peux plus acheter les poulets, les poissons ou d’autres produits de peur qu’ils ne périssent encore. C’est un bénéfice de moins”, déclare Samba, tenancier d’une superette rencontré dans la capitale économique Pointe-Noire.

La situation est d’autant plus embarrassante que l’utilisation des groupes électrogènes, alternative à l‘électricité, est un imprévu que n’avaient pas forcément budgétisé les opérateurs économiques.

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Risque d’inflation

“Avec ce délestage, nous sommes obligés d’utiliser un générateur thermique. Nous dépensons 5000 francs CFA (7,7 euros) par jour. Et lorsque j’essaie de faire des estimations, nous pourrions atteindre 100 000 francs CFA à la fin du mois. Une dépense supplémentaire alors que notre facture d‘électricité est comprise dans le loyer. Le comble, c’est qu’il est difficile d’augmenter les prix des services, sinon, c’est la clientèle qui s’en va surtout qu’elle a baissé significativement depuis le début de ces délestages”, explique pour sa part Alice Mouanda, gérante d’un cybercafé.

Quand bien même l’option des groupes électrogènes est envisagée par les commerçants, elle est parfois hypothéquée par une pénurie de carburant. La semaine dernière, des automobilistes et utilisateurs ont dû faire la queue dans les stations-service pour espérer acheter quelques litres de carburant dans la capitale politique, Brazzaville.

Des pénuries qui font l’affaire du marché noir, notamment les vendeurs à la sauvette appelés « kadhafis » qui font de la surenchère aux plus offrants. Si la pénurie est imputée aux problèmes logistiques que rencontre la Société nationale de pétrole au Congo, elle risque de soulever une inflation sur les produits de consommation courante dans les deux villes les plus peuplées du Congo.

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