Le quartier général de Cabral Libii, l’un des candidats malheureux à la présidentielle camerounaise du 7 octobre dernier est cerné par la police, annoncent des sources proches sur les réseaux sociaux.
Cameroun : le quartier général de Cabral Libii encerclé par la police
Prévue ce mercredi 24 octobre, la conférence de presse que devrait donner Cabral Libii n’a plus eu lieu. La faute à un arrêté de l’administration qui vient d’en interdire la tenue. Et à plus forte raison, les policiers empêchent le jeune leader de 38 ans d’accéder à son quartier général.
#Cameroun : 2 jours après la proclamation des résultats, au lendemain des “voeux de succès” de francediplo, le siège du candidat d'opposition Cabral Libii était bloqué cet après-midi par la police, avec interdiction officielle de faire sa réunion publiquehttps://t.co/ODZKa6cqMs pic.twitter.com/bwvwOMapao
— Survie (Survie) 24 octobre 2018
« Toutes les précisions sur nos projets à court, à moyen et à long terme seront apportées au cours de la conférence de presse , organisée dans les locaux de notre QG, le Mercredi 24 Octobre 2018. A cette occasion, notre position officielle sur les résultats proclamés par la cours constitutionnelle sera rendue publique.L’ équipe de communication se chargera de vous donner tous les détails de ce rendez-vous. », avait écrit mardi 23 octobre, le candidat du parti Univers sur son compte Facebook. Pour l’heure l’opposant n’a pas encore réagit suite à l’interdiction de cette rencontre avec la presse.
Cette interdiction intervient au lendemain de la condamnation par un tribunal de Yaoundé d’Akere Muna à 3 ans de prison avec sursis pour « faux et usage de faux » pour un litige foncier avec une de ses parentes.
Candidat lui aussi, Muna s‘était désisté au profit de Maurice Kamto arrivé en deuxième position lors de la présidentielle du 7 octobre dernier. Un scrutin remporté par le président sortant Paul Biya, selon le Conseil constitutionnel.
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A quand la fin de ce combat électoral ?
Un Conseil constitutionnel copieusement critiqué pour avoir « fait gagner Biya sur la base de faux procès-verbaux ». Ce qui sans doute conduit certains cadres camerounais à plaider en faveur d’une révision consensuelle du Code électoral.
« Le Code électoral doit avoir le consensus de tous les candidats, de tous les Camerounais. Effectivement, même au niveau de la Conférence épiscopale, des évêques avaient fait des propositions pour changer le Code électoral. Il est temps, dans l’intérêt des Camerounais, de revoir le Code électoral, même s’il faut le faire à une date lointaine », a suggéré hier Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et président de la Conférence épiscopale du Cameroun.
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Des critiques et propositions qui incitent à de multiples craintes. « Je suis catholique comme Mgr Kleda, mais en faisant ce genre de critiques, il faut qu’il sache nager », un anonyme sur Facebook. Savoir nager, allusion sans doute faite à Mgr Jean Marie Benoît Bala dont le corps sans vie avait été repêché des eaux de la rivière Sanaga en juillet 2017.
Comme quoi, le combat électoral camerounais semble se poursuivre. Et tous les scénarios sont possibles en politique.
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