Le ministre sud-africain des Finances a témoigné mercredi avoir été congédié il y a trois ans par l’ancien président Jacob Zuma pour avoir refusé d’appliquer des décisions profitables à la famille Gupta, au cœur des scandales de corruption dans le pays.
Afrique du Sud : un ministre révoqué par Zuma pour avoir « refusé la corruption »
“Je crois que j’ai été remercié à cause de mon refus de m’engager sur certains projets”, a déclaré Nhlanhla Nene devant une commission chargée d’enquêter sur les affaires politico-financières qui ont précipité la démission de M. Zuma en février.
“Avec le recul (...) il me semble que ces projets auraient pu bénéficier à la famille Gupta et d’autres personnes alors très proches du président”, a-t-il ajouté. M. Nene a été remercié par M. Zuma en décembre 2015, une décision qui avait à l‘époque fait plonger les marchés financiers.
De juteux contrats accordés aux Gupta
Le successeur de M. Zuma, Cyril Ramaphosa, l’a depuis rappelé au ministère des Finances. Jacob Zuma est soupçonné d’avoir accordé pendant la deuxième partie de son règne (2009-2018) de juteux contrats publics et des avantages indus aux Gupta. Il l’a toujours nié, concédant toutefois qu’il était un proche des trois hommes d’affaires.
M. Nene a dit mercredi que son refus, notamment, d’endosser un contrat pharaonique défendu par Jacob Zuma pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires lui avait coûté son maroquin.
“L’ancien vice-ministre s’est vu offrir mon poste parce que j’ai refusé de mettre en œuvre ces contrats nucléaires”, a-t-il déposé, “il est aujourd’hui évident qu’ils (les Gupta et les proches du président) devaient en profiter”.
Depuis août dernier, plusieurs anciens ministres ou élu ont détaillé par le menu devant la commission comment les Gupta leur avaient proposé des postes au gouvernement en échange d’un soutien à leurs affaires ou à leurs intérêts.
Dans un témoignage transmis à la commission dont de larges extraits ont été publiés dans la presse locale, l’un des frères Gupta, Ajay, a démenti ces allégations.
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AFP