Quasiment mal en point face aux velléités indépendantistes de leaders africains réunis au sein du Rassemblement démocratique africain (RDA), la France accorde l’indépendance aux pays africains, les uns après les autres. Non sans tergiverser
Trait d'histoire : le RDA, artisan de l'indépendance d'Afrique francophone (2/3)
Il s’agit d’abord de l’inoubliable « NON » d’Ahmed Sékou Touré à De Gaulle. En septembre 1958, la France dirigée par le général Charles De Gaulle, organise un référendum visant entre autres à intégrer les colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) dans ce que les historiens appellent « Communauté française ». Mieux, la Cinquième République composée de la France et de son empire colonial. La Guinée sous l’impulsion d’Ahmed Sékou Touré rejette la proposition.
Le divorce entre la métropole et la colonie est consommé. La Guinée devient indépendante le 2 octobre 1958. Âgé de 36 ans, Ahmed Sékou Touré devient le président de la toute première colonie française d’Afrique à accéder à la souveraineté internationale. Une révolution qui fait mouche tant dans l’AOF que dans l’Afrique équatoriale française (AEF).
L’impact ne va pas tarder. S’appuyant sur la fameuse loi-cadre de Gaston Defferre de 1956 accordant davantage d’autonomie aux colonies, des leaders africains vont accélérer le processus d’accession à l’indépendance de leurs pays.
La pression monte. Les pays de Varsovie rangés derrière l’Union soviétique dans le cadre de la « guerre froide » (antagonisme idéologique avec le bloc occidental sous la férule des Etats-Unis) risquent de profiter de la situation pour s’emparer des colonies.
Le RDA sur le toit de lAfrique
À partir des années 1960, la France cède enfin. Premier bénéficiaire : le Cameroun. Malgré une sanglante répression des populations et des assassinats ciblés des leaders de Union des populations du Cameroun (UPC), partis fondé par de jeunes Camerounais dont Ruben Um Nyobe, accorde l’indépendance à cet ancien territoire allemand placé sous tutelle française et britannique au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Et les indépendances pleuvent sur l’AOF et l’AEF. Excepté des pays comme le Cameroun, ces jeunes États vont être dirigés par des leaders issus des partis membres du RDA. C’est le cas de Félix Houpohouet Boigny du Parti démocartique de Côte d’Ivoire (PDCI) dénommé PDCI-RDA, de l’Abbé Fulbert Youlou de l’l‘Union démocratique de la défense des intérêts africains (UDDIA-RDA), premier président du Congo.
Mais, qu’adviendra-t-il du RDA une fois les indépendances acquises ? À lire demain à partir de 12 heures GMT sur www.africanews.com.
En attendant, ci-dessus les pays et leur date d’indépendance :
Togo : 27 avril 1960
Cameroun : 1er janvier 1960
Guinée : 2 octobre 1958
Centrafrique : 13 août 1960
Tchad : 11 août 1960
Benin : 1er août 1960
Burkina (ancienne Haute-Volta) : 5 août 1960
Niger : 3 août 1960
Mali : 20 juin 1960
Sénégal : 4 avril 1960
Gabon : 17 août 1960
Congo : 15 août 1960
Côte d’Ivoire : 7 août 1960
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